đŸ‡Č🇩 Les personnages clĂ©s de la diplomatie marocaine : pouvoir, propagande et occupation

đŸ‡Č🇩 Les personnages clĂ©s de la diplomatie marocaine : pouvoir, propagande et occupation

Par la Plateforme « N’oubliez pas le Sahara Occidental »

Africa Intelligence: NASSER BOURITA, SEUL MAÎTRE À BORD DE SON MINISTÈRE

La diplomatie marocaine fonctionne comme une machine bien huilĂ©e au service du palais royal et de la perpĂ©tuation de l’occupation du Sahara Occidental. Ce que dĂ©crit Africa Intelligence comme le « rĂšgne absolu » de Nasser Bourita Ă  la tĂȘte du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres n’est autre que le reflet d’un systĂšme autoritaire oĂč pouvoir personnel, loyautĂ© monarchique et propagande coloniale s’entrecroisent dans une stratĂ©gie globale d’influence.


Un ministre devenu vice-roi

Huit ans aprĂšs son arrivĂ©e au ministĂšre, Nasser Bourita est devenu l’un des piliers du makhzen, le noyau dur du pouvoir royal. Sa longĂ©vitĂ© lui a permis de remodeler progressivement son administration Ă  son image : entourĂ© de ses fidĂšles, il concentre entre ses mains toutes les dĂ©cisions importantes.
Depuis 2018, aucun secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral n’a Ă©tĂ© nommĂ©, ce qui fait de Bourita le seul maĂźtre Ă  bord. À Rabat, la diplomatie n’est plus collĂ©giale : elle se confond dĂ©sormais avec la volontĂ© du Palais, exĂ©cutĂ©e sous le sceau du secret et de la soumission.


Une diplomatie au service de l’occupation

Loin de promouvoir la coopĂ©ration ou le dĂ©veloppement, la diplomatie marocaine s’est transformĂ©e en un instrument de lĂ©gitimation de l’occupation du Sahara Occidental.
Chaque ambassade, chaque forum international, chaque sommet rĂ©gional devient un espace de propagande oĂč Rabat cherche Ă  imposer son prĂ©tendu « plan d’autonomie », une proposition rejetĂ©e par le droit international et qui vise Ă  effacer le rĂ©fĂ©rendum d’autodĂ©termination.

Sous la supervision directe du conseiller royal TaĂŻeb Fassi-Fihri, architecte de la politique Ă©trangĂšre du makhzen, Bourita orchestre la campagne mondiale de manipulation visant Ă  prĂ©senter l’annexion du Sahara Occidental comme un « modĂšle de stabilitĂ© ».


L’Afrique, terrain de manipulation

Depuis la crĂ©ation de l’Agence marocaine de coopĂ©ration internationale (AMCI), son directeur Mohamed Methqal est devenu le conseiller de l’ombre de Bourita pour tout le continent africain.
PrĂ©sent Ă  Addis-Abeba, Ă  Tokyo ou Ă  chaque confĂ©rence sur le dĂ©veloppement africain, Methqal mĂšne une vĂ©ritable « diplomatie du chĂ©quier » : bourses, accords Ă©conomiques, promesses d’investissement — tout sert Ă  acheter des soutiens politiques au sein de l’Union africaine.

Cette pseudo-coopĂ©ration n’est qu’un outil d’influence : derriĂšre chaque projet, Rabat cherche Ă  arracher une dĂ©claration favorable au « plan d’autonomie » ou Ă  neutraliser les États qui soutiennent la RĂ©publique arabe sahraouie dĂ©mocratique (RASD).


L’AmĂ©rique latine : nouvelle frontiĂšre du lobby marocain

L’autre pilier de cette diplomatie parallĂšle est Fouad Yazourh, ancien ambassadeur du Maroc en Argentine et actuel directeur des relations bilatĂ©rales.
TrĂšs familier de la rĂ©gion, Yazourh a accompagnĂ© Bourita Ă  la 80ᔉ AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’ONU Ă  New York, oĂč ils ont rencontrĂ© les ministres des Affaires Ă©trangĂšres du Suriname, du Paraguay, du Panama et de l’Argentine.

Quelques semaines plus tard, le Panama annonçait son soutien au plan d’autonomie marocain — fruit direct de cette offensive diplomatique.
Ces soutiens n’ont rien de spontanĂ©s : ils sont le rĂ©sultat de pressions, de promesses d’investissements et de l’action coordonnĂ©e de sociĂ©tĂ©s de lobbying financĂ©es par Rabat en AmĂ©rique latine.


La diplomatie du lobby et de la propagande

La « modernisation » vantĂ©e par Bourita n’est en rĂ©alitĂ© qu’une professionnalisation de la dĂ©sinformation.
Le Maroc a externalisĂ© sa communication Ă  des agences internationales, comme Brownstein Hyatt aux États-Unis ou Jeune Afrique Media en Europe, qui diffusent une image mensongĂšre d’un royaume stable et tolĂ©rant.
Pendant ce temps, les journalistes sahraouis sont emprisonnĂ©s, les ONG Ă©trangĂšres interdites d’accĂšs et la MINURSO toujours privĂ©e d’un mandat sur les droits humains.

Cette diplomatie est une vitrine : derriÚre les conférences et les communiqués officiels se cache un régime qui utilise le langage de la coopération pour justifier la colonisation.


Bourita, le diplomate du contrĂŽle total

À l’intĂ©rieur du ministĂšre, Nasser Bourita gouverne par la peur.
Les diplomates indépendants sont marginalisés, les postes vacants ne sont pas remplacés et toute décision stratégique passe par son bureau ou celui de Fassi-Fihri.
Cette structure verticale permet de transformer la politique étrangÚre en un instrument de surveillance interne et de fidélisation politique.

Bourita n’est pas le visage de la diplomatie marocaine : il en est le gardien. Son pouvoir dĂ©coule non pas d’une vision internationale, mais d’une mission : dĂ©fendre coĂ»te que coĂ»te les intĂ©rĂȘts du trĂŽne et l’occupation du Sahara Occidental.


Une diplomatie d’occupation, pas de coopĂ©ration

Alors que la Russie rĂ©affirme Ă  l’ONU son attachement au droit international et que l’AlgĂ©rie appelle Ă  une solution conforme aux rĂ©solutions du Conseil de sĂ©curitĂ©, Rabat prĂ©pare — avec l’appui de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis — une rĂ©solution destinĂ©e Ă  introduire son plan d’autonomie dans le texte de renouvellement du mandat de la MINURSO.

Le voyage de Bourita Ă  Paris, prĂ©vu les 22 et 23 octobre, s’inscrit dans cette offensive.
Sous couvert de « réalisme politique », Paris et Rabat veulent imposer une lecture biaisée du conflit, effaçant le droit du peuple sahraoui à la libre détermination.


Conclusion : la diplomatie de la domination

Nasser Bourita, Mohamed Methqal et Fouad Yazourh incarnent les trois visages d’une diplomatie d’occupation : autoritaire, manipulatrice et clientĂ©liste.
Leur mission n’est pas de reprĂ©senter le Maroc, mais de consolider une annexion illĂ©gale par le biais du lobbying et de la dĂ©sinformation.

Face Ă  cette diplomatie d’imposture, le peuple sahraoui poursuit sa lutte avec dignitĂ© : sur le terrain, dans les camps de rĂ©fugiĂ©s et dans les instances internationales.
Cinquante ans aprÚs Aïn Ben Tili, une vérité demeure :
le droit Ă  l’autodĂ©termination du peuple sahraoui n’est pas nĂ©gociable.