Par la Plateforme « Nâoubliez pas le Sahara Occidental »
Africa Intelligence: NASSER BOURITA, SEUL MAĂTRE Ă BORD DE SON MINISTĂRE
La diplomatie marocaine fonctionne comme une machine bien huilĂ©e au service du palais royal et de la perpĂ©tuation de lâoccupation du Sahara Occidental. Ce que dĂ©crit Africa Intelligence comme le « rĂšgne absolu » de Nasser Bourita Ă la tĂȘte du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres nâest autre que le reflet dâun systĂšme autoritaire oĂč pouvoir personnel, loyautĂ© monarchique et propagande coloniale sâentrecroisent dans une stratĂ©gie globale dâinfluence.
Un ministre devenu vice-roi
Huit ans aprĂšs son arrivĂ©e au ministĂšre, Nasser Bourita est devenu lâun des piliers du makhzen, le noyau dur du pouvoir royal. Sa longĂ©vitĂ© lui a permis de remodeler progressivement son administration Ă son image : entourĂ© de ses fidĂšles, il concentre entre ses mains toutes les dĂ©cisions importantes.
Depuis 2018, aucun secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral nâa Ă©tĂ© nommĂ©, ce qui fait de Bourita le seul maĂźtre Ă bord. Ă Rabat, la diplomatie nâest plus collĂ©giale : elle se confond dĂ©sormais avec la volontĂ© du Palais, exĂ©cutĂ©e sous le sceau du secret et de la soumission.
Une diplomatie au service de lâoccupation
Loin de promouvoir la coopĂ©ration ou le dĂ©veloppement, la diplomatie marocaine sâest transformĂ©e en un instrument de lĂ©gitimation de lâoccupation du Sahara Occidental.
Chaque ambassade, chaque forum international, chaque sommet rĂ©gional devient un espace de propagande oĂč Rabat cherche Ă imposer son prĂ©tendu « plan dâautonomie », une proposition rejetĂ©e par le droit international et qui vise Ă effacer le rĂ©fĂ©rendum dâautodĂ©termination.
Sous la supervision directe du conseiller royal TaĂŻeb Fassi-Fihri, architecte de la politique Ă©trangĂšre du makhzen, Bourita orchestre la campagne mondiale de manipulation visant Ă prĂ©senter lâannexion du Sahara Occidental comme un « modĂšle de stabilitĂ© ».
LâAfrique, terrain de manipulation
Depuis la crĂ©ation de lâAgence marocaine de coopĂ©ration internationale (AMCI), son directeur Mohamed Methqal est devenu le conseiller de lâombre de Bourita pour tout le continent africain.
PrĂ©sent Ă Addis-Abeba, Ă Tokyo ou Ă chaque confĂ©rence sur le dĂ©veloppement africain, Methqal mĂšne une vĂ©ritable « diplomatie du chĂ©quier » : bourses, accords Ă©conomiques, promesses dâinvestissement â tout sert Ă acheter des soutiens politiques au sein de lâUnion africaine.
Cette pseudo-coopĂ©ration nâest quâun outil dâinfluence : derriĂšre chaque projet, Rabat cherche Ă arracher une dĂ©claration favorable au « plan dâautonomie » ou Ă neutraliser les Ătats qui soutiennent la RĂ©publique arabe sahraouie dĂ©mocratique (RASD).
LâAmĂ©rique latine : nouvelle frontiĂšre du lobby marocain
Lâautre pilier de cette diplomatie parallĂšle est Fouad Yazourh, ancien ambassadeur du Maroc en Argentine et actuel directeur des relations bilatĂ©rales.
TrĂšs familier de la rĂ©gion, Yazourh a accompagnĂ© Bourita Ă la 80á” AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de lâONU Ă New York, oĂč ils ont rencontrĂ© les ministres des Affaires Ă©trangĂšres du Suriname, du Paraguay, du Panama et de lâArgentine.
Quelques semaines plus tard, le Panama annonçait son soutien au plan dâautonomie marocain â fruit direct de cette offensive diplomatique.
Ces soutiens nâont rien de spontanĂ©s : ils sont le rĂ©sultat de pressions, de promesses dâinvestissements et de lâaction coordonnĂ©e de sociĂ©tĂ©s de lobbying financĂ©es par Rabat en AmĂ©rique latine.
La diplomatie du lobby et de la propagande
La « modernisation » vantĂ©e par Bourita nâest en rĂ©alitĂ© quâune professionnalisation de la dĂ©sinformation.
Le Maroc a externalisĂ© sa communication Ă des agences internationales, comme Brownstein Hyatt aux Ătats-Unis ou Jeune Afrique Media en Europe, qui diffusent une image mensongĂšre dâun royaume stable et tolĂ©rant.
Pendant ce temps, les journalistes sahraouis sont emprisonnĂ©s, les ONG Ă©trangĂšres interdites dâaccĂšs et la MINURSO toujours privĂ©e dâun mandat sur les droits humains.
Cette diplomatie est une vitrine : derriÚre les conférences et les communiqués officiels se cache un régime qui utilise le langage de la coopération pour justifier la colonisation.
Bourita, le diplomate du contrĂŽle total
Ă lâintĂ©rieur du ministĂšre, Nasser Bourita gouverne par la peur.
Les diplomates indépendants sont marginalisés, les postes vacants ne sont pas remplacés et toute décision stratégique passe par son bureau ou celui de Fassi-Fihri.
Cette structure verticale permet de transformer la politique étrangÚre en un instrument de surveillance interne et de fidélisation politique.
Bourita nâest pas le visage de la diplomatie marocaine : il en est le gardien. Son pouvoir dĂ©coule non pas dâune vision internationale, mais dâune mission : dĂ©fendre coĂ»te que coĂ»te les intĂ©rĂȘts du trĂŽne et lâoccupation du Sahara Occidental.
Une diplomatie dâoccupation, pas de coopĂ©ration
Alors que la Russie rĂ©affirme Ă lâONU son attachement au droit international et que lâAlgĂ©rie appelle Ă une solution conforme aux rĂ©solutions du Conseil de sĂ©curitĂ©, Rabat prĂ©pare â avec lâappui de la France, du Royaume-Uni et des Ătats-Unis â une rĂ©solution destinĂ©e Ă introduire son plan dâautonomie dans le texte de renouvellement du mandat de la MINURSO.
Le voyage de Bourita Ă Paris, prĂ©vu les 22 et 23 octobre, sâinscrit dans cette offensive.
Sous couvert de « réalisme politique », Paris et Rabat veulent imposer une lecture biaisée du conflit, effaçant le droit du peuple sahraoui à la libre détermination.
Conclusion : la diplomatie de la domination
Nasser Bourita, Mohamed Methqal et Fouad Yazourh incarnent les trois visages dâune diplomatie dâoccupation : autoritaire, manipulatrice et clientĂ©liste.
Leur mission nâest pas de reprĂ©senter le Maroc, mais de consolider une annexion illĂ©gale par le biais du lobbying et de la dĂ©sinformation.
Face Ă cette diplomatie dâimposture, le peuple sahraoui poursuit sa lutte avec dignitĂ© : sur le terrain, dans les camps de rĂ©fugiĂ©s et dans les instances internationales.
Cinquante ans aprÚs Aïn Ben Tili, une vérité demeure :
le droit Ă lâautodĂ©termination du peuple sahraoui nâest pas nĂ©gociable.