L’Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA) accueille avec satisfaction et fermeté l’exigence renouvelée des Nations Unies envers le Royaume du Maroc pour qu’il libère immédiatement tous les prisonniers politiques sahraouis, incarcérés depuis près de quinze ans à la suite de procès truqués, fondés sur des aveux arrachés sous la torture et en violation flagrante du droit international. La prise de position du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire constitue une nouvelle et puissante dénonciation de la répression systématique exercée par le régime marocain dans le Sahara Occidental occupé, où des centaines de militants sahraouis continuent de subir arrestations arbitraires, harcèlement familial et conditions carcérales inhumaines. Cette décision réaffirme, une fois de plus, que la politique du Maroc est incompatible avec les normes les plus élémentaires des droits humains et que la communauté internationale ne peut plus fermer les yeux sur ces crimes destinés à réduire au silence la lutte légitime du peuple sahraoui pour son autodétermination et son indépendance.
L’ONU exige la fin des détentions arbitraires
L’AFAPREDESA se félicite de la ferme exigence du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, qui a demandé au Maroc de libérer immédiatement tous les prisonniers politiques sahraouis. L’ONU dénonce qu’ils soient incarcérés depuis près de 15 ans dans des conditions inhumaines, à l’issue de procès entachés d’irrégularités et soumis à la torture et aux mauvais traitements, en violation flagrante du droit international.
Lors de la 60e session du Conseil des droits de l’homme à Genève, le Groupe de travail de l’ONU a réitéré que le Maroc doit mettre fin, une fois pour toutes, aux détentions arbitraires de Sahraouis et garantir des conditions d’emprisonnement conformes aux normes internationales. L’ONU a fait référence aux cas des prisonniers du campement de Gdeim Izik et du groupe El Uali, symboles de la répression marocaine contre ceux qui défendent pacifiquement le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Les Nations Unies exigent du Maroc :
- Mettre fin à la détention arbitraire des Sahraouis.
- Libérer les prisonniers politiques sahraouis.
- Indemniser les victimes et juger les responsables de la torture.
- Garantir des conditions de détention conformes aux normes internationales.
Le cas Naama Asfari : un symbole de l’injustice
Le Groupe de travail a également condamné le harcèlement constant exercé contre le prisonnier politique sahraoui Naama Asfari, ainsi que l’intimidation subie par sa famille et son épouse, l’activiste française Claude Mangin, à qui le Maroc interdit de rendre visite à son mari. Ces pratiques ont été qualifiées par l’ONU de « totalement inacceptables ». Le Comité contre la torture des Nations Unies a récemment exhorté Rabat à mener une enquête exhaustive et impartiale sur les violations subies par Asfari et à cesser immédiatement toute forme de pression ou d’hostilité contre lui et ses proches.
L’ONU rappelle que la privation d’accès à l’éducation, le manque de communication avec l’extérieur et l’interdiction des visites imposés aux prisonniers sahraouis violent directement les Règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus, connues sous le nom de Règles Nelson Mandela.
Appel international
Dans ses conclusions, le Groupe de travail a de nouveau exigé du Royaume du Maroc qu’il mette immédiatement fin à la détention arbitraire des Sahraouis, soulignant que ces pratiques minent les efforts internationaux pour garantir la justice. Il a également exhorté le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) à entreprendre un examen complet des cas des prisonniers de Gdeim Izik et d’autres citoyens sahraouis détenus, et appelé les États membres de l’ONU à renforcer la coopération afin d’assurer des visites de suivi et de mettre en place des mesures alternatives à la détention préventive.
L’AFAPREDESA rappelle que ce n’est pas la première fois que l’ONU réprimande le régime marocain pour sa politique répressive au Sahara Occidental. En novembre 2023, le même Groupe de travail avait déjà demandé la libération des prisonniers politiques sahraouis et la fin des détentions illégales. La répétition de cette exigence confirme la gravité de la situation et le caractère systématique des violations commises par le Maroc.
Un appel à l’Espagne, à l’Afrique et à l’Europe
L’AFAPREDESA souligne que l’Espagne, en tant que puissance administrante du Sahara Occidental, ainsi que l’Union africaine et l’Union européenne, ont l’obligation morale et politique d’intervenir d’urgence pour faire appliquer les décisions des mécanismes de l’ONU. Concrètement, l’organisation sahraouie exige :
- La libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques sahraouis.
- L’indemnisation des victimes et la poursuite des responsables de la torture et des détentions arbitraires.
- Des visites régulières du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du HCDH dans les prisons marocaines, ainsi que l’ouverture du territoire occupé du Sahara Occidental à la presse et aux observateurs internationaux.
Le président de l’AFAPREDESA, Abdeslam Omar Lahsen, a conclu en dénonçant le régime de répression systématique que le Maroc impose depuis près d’un demi-siècle au peuple sahraoui, avec la complicité de puissances internationales, et en réaffirmant que la seule issue juste et durable reste la décolonisation du Sahara Occidental et l’application du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.