Le réseau @wsrw Western Sahara Resource Watch (WSRW) a récemment mis en lumière une nouvelle tentative de blanchiment économique des activités menées au Sahara Occidental occupé. Cette fois, c’est Skretting Turquie, filiale du groupe néerlandais Nutreco, qui est directement mise en cause.
Une fausse revendication de certification BAP Skretting avait annoncé que ses produits bénéficiaient de la certification Best Aquaculture Practices (BAP), gage de qualité et de durabilité. Or, il s’agissait d’une affirmation mensongère. Alertée par WSRW, l’organisation BAP Aquaculture est intervenue, et la référence frauduleuse à cette certification a été supprimée.
Le problème persistant : GLOBALG.A.P. Malgré ce recul, Skretting continue de s’appuyer sur des certificats GLOBALG.A.P. pour légitimer ses activités, alors même qu’une partie de ses matières premières provient de la pêche illégale au Sahara Occidental. Ces pratiques contreviennent au droit international, en particulier au principe de souveraineté permanente des peuples sur leurs ressources naturelles, consacré par l’ONU.
Le rôle de Nutreco @Nutreco et la responsabilité des multinationales La maison mère, Nutreco, ne peut ignorer que le Sahara Occidental est inscrit par l’ONU comme un territoire non autonome, dont le peuple sahraoui n’a jamais consenti à l’exploitation de ses richesses.
En continuant d’opérer via Skretting, Nutreco expose ses activités et ses partenaires commerciaux à :
- •un risque juridique, au regard de la jurisprudence constante de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) (notamment l’arrêt du 4 octobre 2024 qui confirme l’inapplicabilité des accords UE-Maroc au Sahara Occidental sans consentement du peuple sahraoui) ;
- •un risque de réputation , en affichant des engagements de durabilité et d’éthique tout en fermant les yeux sur des violations du droit international ;
- •un risque financier, les labels de certification et les investisseurs pouvant à terme se retirer face à de telles contradictions.
Ce nouvel épisode illustre le rôle ambigu des systèmes de certification, parfois instrumentalisés pour donner un vernis de légitimité à des pratiques coloniales. Le CASO appelle à une vigilance accrue des organismes de certification et des acteurs financiers face aux tentatives des multinationales de normaliser le pillage des ressources sahraouies.
Détails et enquête complète : https://wsrw.org/en/news/skretting-turkey-misled-about-sustainability