Sahara occidental : La grande trahison signée von der Leyen, elle laissera des traces…
La « dame de fer », l’Allemande Ursula von der Leyen, celle par qui tous les scandales arrivent. C’est la présidente de la Commission européenne qui manoeuvre pour imposer à la France et aux autres pays agricoles l’accord avec le Mercosur, lequel fait le jeu des nations du vieux continent qui misent sur les exportations industrielles (l’Allemagne en premier). C’est Mme von der Leyen qui a capitulé devant le président Donald Trump, à coups de centaines de milliards de dollars pour acheter la paix. Celle qui a survécu à tout (survivra-t-elle aux deux motions de censure déposées par les Patriotes pour l’Europe et par La Gauche?) refait parler d’elle, en mal évidemment.
Un an après l’annulation par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) des accords sur la pêche et l’agriculture entre l’Union européenne (UE) et le Maroc, donnant raison au Sahara occidental, la Commission européenne a trouvé le moyen de contourner l’arrêt de la CJUE. Bruxelles a annihilé la décision de la CJUE en suggérant que les produits agricoles et ceux de la pêche en provenance du Sahara occidental soient «désormais étiquetés comme tels», mais que les certificats de conformité continuent d’être «délivrés par les autorités marocaines».
L’information a été lâchée par le site Euractiv, après avoir pris connaissance d’un document interne. La Commission projette d’adopter la notion «d’origine» qui «ne figure ni dans le droit commercial européen ni dans les normes internationales», précise la même source. C’est une manière de valider la mainmise de Rabat sur le Sahara occidental, avec des enjeux financiers dont le Maroc et l’Europe tirent de gros bénéfices, notamment les importateurs français de tomates.
Pourtant les services de Mme von der Leyen clamaient en mars 2025 que l’arrêt de la CJUE sera strictement respecté et qu’il n’est pas question de céder aux doléances de Maroc. Est-ce que l’UE a finalement plié face aux menaces voilées de Rabat ? Est-ce que la diplomatie de Sa Majesté, dont on connait la puissance et l’inventivité, a fini par l’emporter au royaume des lobbyistes, Bruxelles ? Qu’est-ce que les Marocains ont mis sur la table pour faire pencher la balance ?
Rappelons que la plus haute juridiction européenne avait été catégorique sur les accords paraphés en 2019 et qui ont fait fi des droits du peuple sahraoui à l’autodétermination. «Le consentement du peuple du Sahara occidental à la mise en œuvre (…) est une condition de validité des décisions par lesquelles le Conseil (de l’UE) a approuvé ces accords au nom de l’Union européenne», avait asséné la CJUE.
Comme on pouvait s’y attendre les indépendantistes du Front Polisario condamnent avec la «plus grande fermeté le nouvel accord conclu entre le Conseil de l’Union européenne et le Royaume du Maroc». Pour le représentant du peuple sahraoui, le petit arrangement entre amis est une «violation flagrante» du droit international et une «transgression directe des décisions judiciaires relatives au territoire occupé».
Le Polisario soutient mordicus que ce nouvel accord autorisant la vente par le Maroc de produits issus de la colonisation du Sahara occidental est «illégal» et annonce qu’il «engagera toutes les voies de droit nécessaires pour le contester et protéger les droits et ressources du peuple sahraoui»…
Les plaignants arguent que ce document a été «négocié en 5 jours, à l’insu du peuple sahraoui» et qu’il a été «adopté à marche forcée selon une procédure écrite pour contraindre les États membres, tandis que l’application provisoire vise à désarmer le Parlement européen pour le placer devant le fait accompli».
Pour noyer l’arrêt de la CJUE, Bruxelles a «inventé», dit le Polisario, la notion de «région d’origine», qui est une dérogation nouvelle à la notion universellement admise de «pays d’origine». Pire, la Commission a pris l’engagement de «soutenir l’agro-industrie marocaine par le financement direct d’usines de désalinisation en territoire occupé», fustige le Front Polisario, qui combat depuis 1975 pour la libération de la « dernière colonie » d’Afrique.
Il n’y a pas que les indépendantistes sahraouis, il y a aussi leur premier soutien, l’Algérie. Cette dernière observe de très près ce revirement européen. Il est certain qu’Alger, qui a déjà de lourds contentieux avec l’UE, n’enterrera pas cette affaire avec la même facilité que les services de Mme von der Leyen sont revenus sur leur parole et ont tourné casaque vers Rabat. L’Algérie n’oubliera pas.