Abdelaziz Rahabi démonte la « diplomatie des deals » de Trump : le Sahara Occidental n’est pas une marchandise

Abdelaziz Rahabi démonte la « diplomatie des deals » de Trump : le Sahara Occidental n’est pas une marchandise

« Il est difficile de croire que les problèmes de notre région puissent être résolus sur le modèle du Moyen-Orient, c’est-à-dire à travers des équilibres fragiles, des promesses financières, des négociations diplomatiques et des déclarations tapageuses. »

Publié dans le quotidien algérien El Khabar le 23 octobre 2025, l’article « Les doutes de Rahabi sur le “deal” autour du Sahara Occidental » rapporte une analyse lucide et courageuse de l’ancien ministre et diplomate Abdelaziz Rahabi. Dans un contexte marqué par les manœuvres américaines et la résurgence du discours sur « l’autonomie », Rahabi met en garde contre la tentation de transformer la question du Sahara Occidental en une simple transaction diplomatique. Dans son texte intitulé « Le Sahara occidental et la diplomatie des deals à la Trump », il dénonce une stratégie coordonnée par Washington, Paris et Londres visant à imposer le plan d’autonomie marocain comme « solution réaliste », tout en violant ouvertement le droit international et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Selon Rahabi, le Conseil de sécurité des Nations unies est en passe de devenir un instrument entre les mains des grandes puissances occidentales, prêtes à « transférer la souveraineté sahraouie à la puissance occupante » sous couvert de compromis diplomatique. Derrière cette apparente volonté de « normalisation » entre l’Algérie et le Maroc, l’ancien ministre dénonce une logique néocoloniale : stabiliser le régime marocain en sacrifiant le principe fondamental de l’autodétermination du peuple sahraoui.

Rahabi rappelle aussi le rôle central de la France, qu’il qualifie de « cerveau politique et financier du plan d’autonomie marocain ». Paris chercherait à reformuler cette proposition sur le modèle de la Nouvelle-Calédonie, comparaison trompeuse puisque le processus calédonien reposait sur des référendums supervisés par les Nations unies – alors que Rabat refuse obstinément toute consultation libre du peuple sahraoui. Le diplomate critique également le Royaume-Uni, qui, après avoir longtemps défendu le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, se retrouve aujourd’hui prisonnier de son propre pragmatisme postcolonial.

Rahabi souligne en outre que les États-Unis, inspirés par la logique transactionnelle de l’ère Trump, cherchent à redéfinir la question saharienne comme un simple différend algéro-marocain. En légitimant l’occupation, Washington espère consolider son allié marocain tout en contenir l’influence croissante de la Russie et de la Chine sur le continent africain. Cette approche mercantile, analyse-t-il, ne fait que renforcer les tensions régionales au détriment de la stabilité et du droit.

L’ancien ministre conclut son analyse sur un avertissement clair : il est illusoire de croire que les crises du Maghreb pourront être réglées « à la manière du Moyen-Orient, par des promesses financières, des équilibres précaires et des annonces ronflantes ». La seule voie juste et durable demeure celle de négociations directes et inconditionnelles entre le Front Polisario et le Maroc, sous l’égide des Nations unies et dans le respect du processus de décolonisation.

En remettant la vérité au centre du débat, Abdelaziz Rahabi rappelle une évidence : le Sahara Occidental n’est pas une variable d’ajustement géopolitique, mais un territoire colonisé dont le peuple a un droit inaliénable à la liberté et à l’indépendance.

Plateforme « N’oublie pas le Sahara Occidental »

Origen: Les doutes de Rahabi sur le «deal» autour Sahara occidental – Nation : El Khabar