Cette décision stipule qu’à partir du 31 juillet 2022, les passagers qui feront la traversée entre Alicante et Oran devront impérativement déclarer leurs bagages avant d’embarquer. Ils devront aussi présenter les documents prouvant cette déclaration. Sans cette déclaration, aucune marchandise ne quittera le territoire espagnol, précise Algérie Ferries.
Visiblement, la compagnie maritime algérienne n’a pas pris cette décision pour les autres liaisons, mais seulement pour celle entre Alicante et Oran[1]. En fait, la seule traversée hebdomadaire entre l’Algérie et l’Espagne.
Algérie Ferries veut-elle accélérer l’embarquement ?
Selon les explications officielles, il s’agit de lutter contre la longue procédure à l’embarquement causée par ces « commerçants » en raison de la grande quantité de marchandises qu’ils transportent et avec laquelle ils perturbent les opérateurs d’embarquement et de débarquement au niveau des ports.
Cette explication semble logique dans la mesure où les désagréments causés par ces commerçants qui ne paient ni les taxes de douane ni impôts pour la commercialisation de leur marchandise sur le territoire algérien sont réels et sont subis par les voyageurs ordinaires qui passent de longues heures d’attente avant l’embarquement. Cela en plus des désagréments qu’ils font subir aux passagers à bord du navire et tout au long de la traversée, avec notamment de larges espaces qu’ils occupent avec leurs marchandises à même le sol.
Sanctionner l’Espagne pour sa volte-face dans le dossier du Sahara occidental
Mais une telle décision, qui va à coup sûr réduire la quantité de produits importés d’Espagne, donnera un sacré coup à l’économie du Royaume ibérique. En réalité, cette décision va amener les trabendistes à choisir entre payer des taxes et des impôts et ne pas importer leur marchandise depuis Alicante. Et les commerçants d’Alicante ne vont pas manquer de souffrir de cette décision, surtout s’ils ont consenti des investissements pour satisfaire leurs clients algériens.
Ce sera certainement un coup dur pour l’économie espagnole et les autorités de ce pays pourraient voir dans cette nouvelle mesure d’Algérie Ferries une forme de représailles de la part de l’État algérien, qui ne pardonne toujours pas au gouvernement de Pedro Sánchez sa brusque volte-face dans le dossier du Sahara occidental[2]. Dans ce cas, Algérie Ferries fait d’une pierre deux coups ; aider l’État à sanctionner l’Espagne et améliorer un tant soit peu les procédures d’embarquement et de débarquement aux ports d’Alicante et d’Oran ; quitte à perdre une partie de sa clientèle.
Origen: Algérie Ferries prend une décision qui va déplaire à l’Espagne