Après leur expulsion du Maroc, les avocates du groupe de Gdeim Izik expriment leur "plus grande indignation" | Sahara Press Service

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Paris, 14 fév 2018 (SPS) Les deux avocates des prisonniers politiques  sahraouis du Gdeim Izik, détenus dans plusieurs prisons au Maroc, ont exprimé leur «plus grande indignation» suite à leur expulsion mardi du  Maroc après leur détention à l’aéroport de Casablanca.
«Nous, Ingrid Metton et Olfa Ouled, avocates au barreau de Paris, exprimons notre plus grande indignation face à la nouvelle atteinte portée à notre profession et face à l’entrave à l’exercice des droits de la défense», ont-elles déclaré dans un communiqué parvenu à l’APS, soulignant que toutes leurs plaintes déposées en France «ont, à ce jour, été classées sans suite».
Les deux avocates françaises, rappelle-t-on, se sont déplacées lundi au Maroc pour rendre visite à leurs clients dans le cadre de leur pourvoi en cassation, suite à leur condamnation par la Cour d’appel de Rabat le 19 juillet 2017.
Dix-neuf militants sahraouis ont été lourdement condamnés, au terme de ce procès où les seules preuves présentées restent des aveux signés sous la contrainte. Les prisonniers politiques sahraouis ont été dispersés dans 7 prisons à travers le territoire marocain.
Me Metton et Ouled ont été interpellées lundi à leur descente de l’avion à Casablanca à 20h40, leurs passeports confisqués, et elles ont été retenues «sans motif et sans aucune notification jusqu’au lendemain 14h00 avant d’être expulsées du territoire», a indiqué le communiqué qui a précisé  qu’elles ont été placées «sous escorte policière» au sein de la zone internationale de l’aéroport de Casablanca et «laissées sans information, pendant plus de 18 heures».
«Cette détention arbitraire n’a pas pu être contestée par nos confrères marocains, en l’absence de toute décision écrite. Nous ne recevrons aucune visite des autorités compétentes, notamment consulaire», ont-elles ajouté, rappelant que c’est pour la troisième fois dans ce dossier, les autorités marocaines les «ont empêchés d’exercer le coeur de (leur) métier : la défense».
L’avocate Metton avait déjà été interpellée à son hôtel, détenue arbitrairement à la préfecture de police de Rabat et expulsée en dehors de tout cadre légal. En mai 2017, les deux avocates avaient été violemment expulsées par les forces de l’ordre de la salle d’audience de la Cour d’appel de Rabat en plein exercice de leurs fonctions, alors qu’elles étaient avocates constituées pour la défense, et Me Ouled avait été blessée lors de cette agression.
«Nos clients, quant à eux, ne peuvent plus recevoir de visite de leurs avocats. Ils sont dans l’impossibilité de préparer leur défense», ont-elles averti tout en réaffirmant que la défense «doit s’exercer librement pour tous et en tous lieux».
«Nous portons en nous ce principe fondateur de la profession d’avocat et n’aurons de cesse de le défendre, à travers le monde», ont-elles conclu.
Un collectif international de 17 avocats avait interpellé, en novembre dernier, le Premier ministre français Edouard Philippe ainsi que ses ministres sur les conditions de détention alarmantes des prisonniers politiques sahraouis.
Dans un appel, les avocats français, belges, espagnols, italien et allemands, avaient indiqué que l’état de santé de plusieurs des prisonniers politiques sahraouis détenus aux Maroc est très préoccupant, parce qu’ils ne reçoivent plus, selon eux, les traitements médicaux adaptés à leurs pathologies.
Les prisonniers sont aujourd’hui encore soumis à des traitements inhumains et dégradants de la part des geôliers marocains, avaient-ils fait savoir  précisant que plusieurs d’entre eux sont détenus avec des prisonniers violents et craignent pour leurs vies. (SPS)

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