Lors de la session du Conseil de sécurité du 31 octobre 2025, la France s’est publiquement réjouie de l’adoption de la résolution 2797 (2025), qui proroge de douze mois le mandat de la MINURSO au Sahara Occidental. Se félicitant de ce qu’elle qualifie de « nouveau chapitre pour le Sahara », Paris a réaffirmé son appui politique et diplomatique au plan d’autonomie proposé unilatéralement par le Maroc en 2007. Un discours qui nie ouvertement le principe fondamental du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, garanti par le droit international et rappelé lors de chaque renouvellement du mandat de la MINURSO depuis plus de trente ans.
Dans son intervention, la France salue une résolution « positive » qui, selon ses mots, « ouvre un nouveau chapitre » pour le dossier du Sahara Occidental. Pourtant, ce chapitre repose en grande partie sur une lecture sélective du processus politique en cours. La France rappelle en effet son soutien constant au plan d’autonomie marocain, présenté non pas comme une option parmi d’autres, mais comme « la seule base sérieuse, crédible et réaliste » pour mettre fin au conflit. Autrement dit, Paris accepte le fait accompli de l’occupation et se place en opposition directe avec les termes mêmes du mandat de la MINURSO — créé en 1991 pour organiser un référendum d’autodétermination, jamais réalisé à ce jour.
Cette prise de position sape les efforts de décolonisation et contredit la lettre et l’esprit des résolutions adoptées depuis 1965 par les Nations unies. En réduisant la solution à une formule d’« autonomie sous souveraineté marocaine », la France contribue à maintenir un cadre diplomatique illusoire, dans lequel l’occupant dicte les limites du possible et le peuple sahraoui reste privé de son droit légitime à décider de son avenir. Ce discours s’inscrit également dans un alignement politique opportuniste, fruit d’accords stratégiques avec le Maroc, liés à la coopération sécuritaire, migratoire ou économique.
Pour un pays qui prétend défendre le multilatéralisme, la paix et les droits humains sur la scène internationale, la position française laisse un goût amer. Au moment où plusieurs États appellent à remettre la question sahraouie dans le cadre clair de la décolonisation, la France choisit la voie contraire : celle du confort politique et de la diplomatie de puissance, au prix du droit international. Le peuple sahraoui, qui vit entre exil forcé et territoires sous occupation militaire, reste une fois de plus exclu du débat. Ce n’est pas un « nouveau chapitre » : c’est une page arrachée du livre du droit des peuples.
1er novembre 2025 – Plateforme « N’oubliez pas le Sahara occidental »
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