Le représentant-adjoint du Front Polisario en Allemagne, Saleh Sidmustafa, a indiqué que Berlin, qui soutient les efforts de l’ONU pour le règlement du conflit au Sahara occidental, devrait faire comprendre clairement au régime marocain qu’il doit mettre fin à l’occupation du territoire sahraoui depuis 1975.
« Nous considérons l’Allemagne comme le moteur de l’Union européenne (UE).
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a réitéré, il y a deux mois, que l’Allemagne soutenait un règlement international du conflit du Sahara occidental et soutenait les efforts de l’envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura », dans ce sens, déclare Saleh Sidmustafa dans un entretien accordé au quotidien berlinois « Jungewelt », paru lundi.
Interrogé sur le rôle de l’Allemagne à propos de la question sahraouie, le diplomate sahraoui répond : « Nous pensons que Berlin peut faire davantage.
Il devrait faire comprendre clairement au Maroc qu’il doit mettre fin à son occupation du Sahara occidental ».
Dans l’entretien publié par le journal allemand sous le titre : « La corruption et la violence entretiennent l’occupation », Saleh Sidmustafa souligne que « le Maroc a donné l’impression qu’il ne peut maintenir son occupation du Sahara occidental que par la corruption et la violence », rappelant dans ce contexte, les récents scandales autour du logiciel espion sioniste « Pegasus » et la corruption au sein du Parlement européen.
Il dira à ce propos : « Les scandales autour du logiciel espion Pegasus et la corruption au sein du Parlement européen donnent en effet une mauvaise image du Maroc ».
Et de poursuivre : « Je connais l’homme politique italien Antonio Panzeri, qui est au centre du scandale de corruption (au Parlement européen). Avec lui, on avait toujours l’impression que quelque chose n’allait pas ».
Finalement, dit-il encore, « il s’est avéré qu’il était payé par le Maroc ».
Et au sujet du non-renouvellement de l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE qui a expiré à la mi-juillet après que le tribunal de l’UE l’a déclaré invalide en 2021, le diplomate sahraoui rappelle que la justice européenne a clairement indiqué que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires séparés et distincts.
« Bruxelles a donc deux points à l’esprit lorsqu’il s’agit du Sahara occidental : premièrement, tout traité en question nécessite le consentement du représentant légal du peuple sahraoui, à savoir le Front Polisario.
Deuxièmement, les bénéfices doivent revenir aux Sahraouis », ajoute-t-il.
« Mais jusqu’à présent, l’UE (…) préfère le Maroc qui aime faire des promesses, par exemple en matière de migration, de drogue ou de terrorisme », regrette-t-il. Evoquant, par ailleurs, le 15e sommet des BRICS, tenu en août dernier à Johannesburg (Afrique du Sud) et auquel la République sahraouie a participé, Saleh Sidmustafa rappelé les vaines tentatives du Makhzen visant à faire échouer cette participation.
D’ailleurs, la déclaration finale de la réunion des BRICS appelle expressément à une solution au conflit du Sahara occidental conformément au droit international.
« Pour ce faire, il faudrait enfin organiser le référendum » d’autodétermination, conclut le représentant-adjoint du Front Polisario en Allemagne.
APS