Drones israéliens au Sahara occupé : le Maroc transforme les terres occupées de Smara en champ de tir

Drones israéliens au Sahara occupé : le Maroc transforme les terres occupées de Smara en champ de tir

Le média marocain Le Desk a diffusé de nouvelles images des essais du drone kamikaze SpyX, fabriqué par la société israélienne BlueBird Aero Systems, filiale d’Israel Aerospace Industries (IAI).
Dans la vidéo, tournée dans une zone désertique située au nord-ouest de Smara, on observe des frappes directes contre un char M60 et un véhicule blindé Ratel — tous deux retirés des Forces Armées Royales (FAR) — utilisés comme cibles statiques.
Les coordonnées visibles dans l’enregistrement (≈ 26.57° N, 11.54° W) situent les essais sur le territoire occupé du Sahara Occidental, dans une zone militaire isolée sous contrôle marocain. Les drones auraient été opérés depuis des stations mobiles avec la participation de la Gendarmerie Royale, selon Le Desk.

Militarisation du territoire occupé

Le fait que ces essais soient réalisés sur le territoire du Sahara Occidental constitue un acte grave du point de vue politique et juridique. Le Maroc utilise un territoire occupé — reconnu par les Nations unies comme “non autonome” — pour des expérimentations d’armes offensives, en violation du droit international humanitaire.
Loin d’être un simple exercice technique, ces tests s’inscrivent dans une stratégie de militarisation visant à consolider la présence marocaine et à envoyer un message de puissance, alors que la guerre avec l’Armée Populaire de Libération Sahraouie (APLS) se poursuit.

Pendant que le peuple sahraoui attend toujours l’application des résolutions de l’ONU sur le référendum d’autodétermination, le Maroc transforme les terres occupées en terrain d’essai pour la technologie militaire israélienne.
Le désert sahraoui — symbole de liberté et d’autodétermination — devient ainsi un champ de tir au service d’une occupation prolongée et de plus en plus sophistiquée.

La technologie du SpyX

Le SpyX est un drone de type munition rôdeuse (loitering munition), conçu pour combiner observation et attaque suicidaire. Il peut voler environ 1h30 avec un rayon d’action de 50 km, et est destiné à détruire des cibles précises en se percutant contre elles.
BlueBird Aero Systems, le concepteur, collabore étroitement avec Rabat depuis la normalisation des relations entre le Maroc et Israël en 2021. L’entreprise avait déjà testé le SpyX dans le pays en 2024, mais ces nouvelles images révèlent une phase avancée d’intégration militaire.
Selon des sources israéliennes, le drone aurait réussi à percer une structure de défense anti-drone de type “cage FPV” installée sur un char M60, démontrant sa capacité à contourner les protections improvisées. Les séquences, relayées sur les réseaux par des comptes pro-armée marocains, ont été présentées comme un “symbole de fierté technologique nationale”.

Silence international face à une provocation

Ni les Nations unies ni la MINURSO (Mission des Nations unies pour le Référendum au Sahara Occidental) n’ont commenté officiellement ces essais.
Cependant, la communauté sahraouie et plusieurs organisations solidaires dénoncent le fait que le Maroc utilise un territoire occupé comme laboratoire de guerre, en violation de l’article 49 de la IVe Convention de Genève, qui interdit l’exploitation d’un territoire occupé à des fins militaires.

Ces manœuvres surviennent dans un contexte de forte tension : l’Armée sahraouie mène des attaques régulières contre les positions marocaines dans les secteurs de Mahbes, Guelta Zemmur et Smara, tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprête à débattre, le 30 octobre, du renouvellement du mandat de la MINURSO.
La coïncidence entre cette démonstration de force et la réunion de l’ONU n’est pas anodine : Rabat cherche à afficher sa puissance technologique et son contrôle du territoire avant le vote international.

Une occupation armée qui s’intensifie

Transformer le Sahara Occidental en terrain d’essai pour des armes israéliennes ne fait qu’aggraver l’occupation et creuser l’écart entre le discours de modernisation et la réalité de la répression.
Alors que le Maroc se vante de sa coopération militaire avec Israël et prépare le Mondial 2030, il continue d’emprisonner des défenseurs des droits humains, de torturer des militants et d’empêcher tout observateur indépendant d’accéder aux territoires occupés.

La présence de drones kamikazes dans une région placée sous mandat onusien menace directement la population civile sahraouie et la stabilité régionale.
Les essais du SpyX près de Smara constituent un avertissement clair : le Maroc ne se contente pas d’occuper — il expérimente et normalise la guerre sur un territoire qui appartient, par le droit et par l’histoire, au peuple sahraoui.

Plateforme “N’oublie pas le Sahara Occidental” — 13 octobre 2025


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