Gdeim Izik : La justice française autorise Naâma Asfari à poursuivre le Maroc en France

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Du nouveau dans l’affaire Naâma Asfari. La justice française juge recevable la plainte le prisonnier sahraoui contre le royaume du Maroc pour torture. Une enquête devrait s’en suivre. Détails.

 La chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris a autorisé, ce vendredi 10 juin en début d’après-midi, Naâma Asfari à engager des poursuites contre l’Etat marocain en France, indique à Yabiladi Helène Legey, responsable Maghreb-Afrique à l’Association chrétienne contre la torture et la peine de mort (ACAT).
Emprisonné depuis 2010, Naâma Asfari a été condamné le 16 février 2013 par le tribunal militaire de Rabat à trente ans de prison dans le cadre de l’affaire Gdim Izik, ces affrontements à Laâyoune le 8 novembre 2010 qui ont opposé manifestants sahraouis et forces de l’ordre marocaines, après le démantèlement du campement de « protestation » de Gdim Izik, situé à 12 km de la ville. Le militant sahraoui a plusieurs fois affirmé avoir subi des « sévices » durant la période de son incarcération, notamment lors des premières semaines ayant suivi les événements.
En février 2014, son avocat, Me Joseph Breham, a déposé une plainte contre l’Etat marocain en France et une autre auprès du Comité contre la torture des Nations Unies. En mai 2015, le département onusien a accepté d’examiner la plainte et contraignant Rabat à devoir répondre par écrit à ses interrogations.
La justice française va enquêter au Maroc
A l’ACAT, la décision de justice réjouit. « C’est très positif que la justice française se déclare compétentes pour enquêter sur cette affaire », estime Mme Legeay. Pour elle, c’est surtout une bonne nouvelle pour l’épouse de Naâma Asfari, Claude Mangin. « Elle se retrouve privée, depuis six ans, de son mari. C’est vrai qu’on n’en est qu’aux prémices de la lutte et qu’il reste en prison. », ajoute-t-elle.
Même son de cloche chez Me Breham. « De nombreux médias au Maroc et ailleurs ont estimé que notre demande était infondée, mais on voit bien que la justice française est rendue à l’évidence que Naâma Asfari a peut-être été torturé », indique-t-il dans un entretien avec Yabiladi.
Après la reception de la plainte d’Asfari, la suite logique est l’ouverture d’une enquête par la France au Maroc. Me Breham est conscient que la décision de la Cour d’appel n’implique pas forcément une condamnation du Royaume au bout de la procédure, d’autant plus que la partie civile s’attend à un pourvoi en cassation de la part de l’avocat général. Mais ils entendent aller jusqu’au bout, estimant que l’enquête permettra de mettre la lumière sur les faits rapportés par Naâma Asfari.

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Dans la même affaire de Gdeim Izik, ils sont une vingtaine, toujours en prison à Salé1, condamnés comme Naâma Asfari, à de lourdes peines, entre 20 ans et la perpétuité. Il faudra que la lumière soit faite sur les tortures qu’ont subies tous les membres de ce groupe. (NDLR)

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