L’avocat du Front Polisario devant les juridictions de l’Union européenne (UE), Gilles Devers, a affirmé que le peuple sahraoui devait exercer son droit à l’autodétermination, ajoutant que le Maroc finançait son « économie de guerre » à travers les contrats passés avec l’UE.
Dans une tribune publiée dans le journal français Le Monde sous le titre « Le peuple sahraoui doit exercer son droit à disposer de sa terre du Sahara occidental », Me Devers, après avoir rappelé la genèse du conflit sahraoui, tranché par l’ONU dès 1963 « en plaçant le Sahara occidental sur la liste des territoires à décoloniser et en reconnaissant à son peuple le droit à l’autodétermination et à l’indépendance en 1966 », déclare que le peuple sahraoui est déterminé à « anéantir cette économie de la colonisation, car c’est elle qui, depuis cinquante ans, permet la division du territoire, la séparation des familles, la vie des générations entières comme réfugiés, les prisonniers politiques, et qui le prive de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance ».
Il assure que « malgré les épreuves, la victoire du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est inéluctable au Sahara occidental », soulignant « qu’aucune diplomatie digne de ce nom ni aucun tribunal n’a jamais reconnu les prétentions marocaines ».
En 1975, rappelle l’avocat, la Cour internationale de justice a rendu un avis consultatif qui fait toujours référence : le Sahara occidental, qui n’était pas une terra nullius au moment du retrait du colonisateur espagnol, n’a jamais relevé de la « souveraineté » marocaine, et ce parce que le peuple sahraoui préexistait à cette colonisation.
Contournant cet avis, l’Espagne, « qui avait l’obligation de décoloniser le territoire, a signé les accords illégaux de Madrid, abdiquant ses responsabilités au profit du royaume du Maroc qui s’est aussitôt lancé dans la conquête armée du territoire, puis son occupation militaire », insiste le tribun.
Une occupation qui nécessitait un financement. Une économie de guerre est alors mise en place par le régime du Makhzen avec l’aide de l’ancien colonisateur.
« Avec l’adhésion de l’Espagne en 1986, l’Europe a hérité des accords de Madrid et un consensus a été trouvé pour que les accords entre l’UE et le royaume du Maroc soient appliqués au Sahara occidental », écrit-il pour expliquer comment le Maroc a réussi à dénicher les ressources financières nécessaires à sa forfaiture.
APS
Origen: Gilles Devers: Le peuple sahraoui doit exercer son droit à l’autodétermination – AL24 News