Nairobi, 24 jan 2023 (SPS) L’ancien président de la Cour suprême du Kenya, Willy Mutunga, a écrit un article consacré à la question du Sahara occidental, paru dans la version électronique du quotidien anglophone «The Star», sous le titre «Solidarité peuple-peuple pour la libération, le panafricanisme doit continuer».
Dans cet article, l’auteur revient sur l’historique du processus de décolonisation du Sahara occidental, en insistant sur le caractère illégal de son occupation et de sa colonisation par le Maroc, et sur le fait que cela constitue une violation des résolutions de l’Union africaine (UA) et des Nations unies, ainsi que de l’Avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ).
Evoquant la position du Kenya sur la question de l’indépendance du Sahara occidental qui s’est, à ce jour, inscrite en conformité avec celles de l’UA, de l’ONU et de la CIJ, et la «débâcle» qu’a constitué la publication et le retrait du tweet du président William Ruto gelant la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), l’auteur de l’article souligne, en substance, qu’un tel gel, s’il avait été confirmé, aurait été inconstitutionnel et illégal compte tenu du fait que la Constitution kényane exige la participation du peuple kényan à la prise d’une telle décision.
A ce titre, il indique que le Comité kényan de solidarité avec le Sahara occidental illustre une solidarité de peuple à peuple qui est, selon lui, la meilleure stratégie politique face à des gouvernements qui ne représentent pas les intérêts des peuples et que c’est pour cette raison, s’agissant du Kenya, que le principe constitutionnel de la participation populaire sur l’ensemble des questions qui touchent la société, puise toute son essence.
Dans la dernière partie de son article, M. Mutunga aborde les procédés de «l’offensive diplomatique du Royaume du Maroc» au Kenya, notamment les pratiques de désinformation destinées, entre autres, à dénigrer le Front Polisario.
Ceci en référence au séminaire organisé, en octobre 2022, par l’ambassade du Maroc à l’Université de Nairobi, et les articles de presse subséquemment commandités pour en faire la publicité.
Le juriste appelle les étudiants et l’administration de cette université à «démystifier» cette offensive diplomatique en ce qu’elle constitue un déni pour l’autodétermination et la liberté du peuple sahraoui, dont l’occupation spolie également les ressources naturelles.
A ce titre, il souligne, en dressant le parallèle avec les combattants Mau Mau du Kenya, que l’autodétermination consiste également en la distribution équitable des terres et des ressources naturelles au profit des peuples qui les possèdent et le renversement des forces d’occupation qui les exploitent.
S’adressant à l’opinion publique kényane, M. Mutunga insiste sur le fait que le Maroc n’est en rien différent des occupants coloniaux passés, présents ou futurs et qu’il exploite le phosphate extrait au Sahara occidental, dont les revenus servent à financer sa guerre illégale d’occupation de ce territoire non autonome et à obtenir le soutien politique de nations africaines.
C’est pourquoi, conclut-il, les solidarités directes entre les peuples du monde constituent la meilleure des stratégies idéologiques et politiques, puisque des «intérêts» au sein de l’Union africaine et des Nations unies ne souhaitent pas qu’il soit mis fin aux injustices faites au Sahara occidental et à la Palestine.(SPS)
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