Le Front Polisario démonte la manipulation marocaine de la résolution 2797 et réaffirme l’autodétermination comme une limite juridique infranchissable

Le Front Polisario démonte la manipulation marocaine de la résolution 2797 et réaffirme l’autodétermination comme une limite juridique infranchissable

La lettre adressée par Sidi Mohamed Omar, représentant du Front Polisario auprès des Nations Unies et coordinateur avec la MINURSO, constitue une réponse politique et juridique de tout premier plan face à la lecture intéressée que le Maroc tente d’imposer de la résolution 2797 (2025) du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le texte ne se limite pas à réfuter des affirmations ponctuelles du représentant marocain : il reconstruit avec rigueur le cadre normatif qui régit la question du Sahara occidental et rappelle qu’aucune résolution ne peut être interprétée en dehors de la Charte des Nations Unies et du droit international.

L’un des axes centraux de la lettre est la réfutation sans ambiguïté de la prétendue « souveraineté » marocaine sur le Sahara occidental. Le Front Polisario souligne que la résolution 2797 ne reconnaît, ni directement ni indirectement, une telle souveraineté. Il appuie cette affirmation sur des faits documentés, notamment les explications de vote d’États membres tels que le Danemark et la Slovénie, qui ont expressément précisé que leur soutien au texte n’impliquait aucune reconnaissance des revendications marocaines. Ce point est essentiel, car il démonte la stratégie récurrente du Maroc consistant à transformer des résolutions techniques relatives à la MINURSO en prétendus avals politiques de l’occupation.

La lettre insiste également sur le fait que le Conseil de sécurité ne peut agir comme un organe détaché du système des Nations Unies. Depuis 1963, le Sahara occidental figure sur la liste des territoires non autonomes et a été constamment traité par l’Assemblée générale comme une question de décolonisation. À ce titre, le Front Polisario rappelle qu’aucune résolution du Conseil de sécurité ne peut contredire les positions établies par l’Assemblée générale ni ignorer le cadre juridique découlant du chapitre XI de la Charte, qui reconnaît le droit inaliénable des peuples colonisés à l’autodétermination et à l’indépendance.

Dans cette logique, la lettre remet au centre du débat l’avis consultatif rendu en 1975 par la Cour internationale de Justice, lequel a conclu de manière claire et sans équivoque qu’il n’existait aucun lien de souveraineté territoriale entre le Maroc et le Sahara occidental. En rappelant cet avis, le Front Polisario ne se contente pas d’évoquer un élément historique : il réaffirme la validité d’une conclusion juridique que le Maroc cherche systématiquement à éluder – à savoir que l’occupation du territoire n’a aucun fondement légal et ne peut se transformer en souveraineté par le biais du fait accompli ou d’interprétations forcées de résolutions récentes.

Un autre volet fondamental de la lettre consiste à déconstruire la narration marocaine autour de la dite « proposition d’autonomie ». Le Front Polisario démontre que la résolution 2797 ne l’érige nullement en base unique des négociations et rappelle qu’une formulation initiale évoquant une solution fondée sur une « autonomie réelle » a été retirée lors des consultations. Plus encore, le texte même de la résolution fixe comme objectif une solution politique garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, ce qui invalide toute tentative de présenter l’autonomie comme l’issue prédéterminée du processus.

L’argumentation atteint sa plus grande densité juridique lorsque la lettre énumère les raisons pour lesquelles la proposition marocaine est incompatible avec le droit international. Le Maroc y est qualifié de puissance occupante, sans souveraineté ni juridiction administrative légitime sur le territoire ; l’autonomie est dénoncée comme une négation du droit de choisir, puisqu’elle impose une option unique ; l’indépendance est rappelée comme une aspiration légitime reconnue par de nombreuses résolutions de l’ONU ; et le risque de récompenser l’usage illégal de la force est souligné, ce qui constituerait un précédent grave pour l’Afrique et au-delà. L’ensemble confirme qu’il ne s’agit pas d’un débat politique ouvert, mais bien d’une question de légalité internationale.

Dans sa conclusion, la lettre élève le débat à son niveau le plus fondamental en rappelant que le droit à l’autodétermination constitue une norme impérative (jus cogens) du droit international, contraignante pour tous les États et pour tous les organes des Nations Unies. En invoquant la résolution 2625 de l’Assemblée générale, le Front Polisario interpelle directement la communauté internationale : les États ne doivent pas seulement s’abstenir de soutenir des initiatives privant le peuple sahraoui de son droit à décider, ils ont l’obligation positive d’en favoriser l’exercice effectif. Ainsi, le texte ne se limite pas à réfuter les manipulations marocaines ; il trace une ligne rouge claire : tout soutien à la « proposition » marocaine constitue une violation consciente du droit international et une forme de complicité dans la prolongation d’une occupation illégale.

PLATEFORME
« N’OUBLIE PAS LE SAHARA OCCIDENTAL »


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