Dans un rapport remis au Conseil de sécurité, Antonio Guterres se dit préoccupé par la reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario, « un revers vers l’obtention d’une solution politique ».
Le contentieux du Sahara occidental, considéré comme un « territoire non autonome » par les Nations unies (ONU), oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisario, soutenu par l’Algérie. La situation s’y est « fortement dégradée » depuis un an, estime le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un rapport remis au Conseil de sécurité et obtenu, samedi 2 octobre, par l’Agence France-Presse (AFP).
La reprise des hostilités entre le Maroc et le mouvement indépendantiste du Front Polisario, ainsi que la pandémie de Covid-19, « ont considérablement modifié l’environnement opérationnel de la Minurso [opération de l’ONU formée de 235 observateurs], limitant la capacité de la mission à exécuter son mandat », ajoute-t-il dans ce document pas encore rendu public.
En affirmant être « profondément préoccupé » par les événements survenus depuis un an au Sahara occidental, le chef de l’ONU estime que « la reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario est un revers majeur vers l’obtention d’une solution politique » à ce conflit ancien.
« Il subsiste un risque évident d’escalade tant que les hostilités persistent » et « j’appelle donc les parties à calmer la situation et cesser immédiatement les hostilités. »
« La reprise d’un processus politique n’en est que plus urgent » et les parties doivent s’accorder sur la nomination d’un émissaire onusien pour relancer le dialogue politique sur le Sahara occidental, insiste-t-il. Ce conflit est sans émissaire depuis mai 2019, toutes les personnalités proposées par le chef de l’ONU ayant été rejetées par l’une ou l’autre partie.
L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc
Dans son rapport, Antonio Guterres rappelle qu’à la mi-novembre 2020, le Front Polisario avait annoncé, après des incidents avec le Maroc, qu’il ne se sentait plus engagé par le cessez-le-feu qui était en vigueur depuis 1991.
En décembre 2020, Donald Trump, rompant avec les positions américaines précédentes, avait reconnu la souveraineté du Maroc sur l’ensemble du Sahara occidental, une décision sur laquelle Joe Biden ne s’est toujours pas prononcé.
Fin août, l’Algérie, qui soutient le Polisario, a rompu de son côté ses relations diplomatiques avec le Maroc, notamment en raison des positions de ce pays sur le Sahara occidental.
Le dernier revers pour le Maroc date de mercredi. La justice européenne a annulé deux accords de partenariat commerciaux entre le Maroc et l’Union européenne concernant le Sahara occidental, à la demande des indépendantistes sahraouis qui se sont félicités d’une décision « historique » pour leur cause.
Origen: Le secrétaire général de l’ONU déplore une situation « fortement dégradée » au Sahara occidental