Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a indiqué lundi que le pseudo plan « d’autonomie » pour le territoire du Sahara occidental, s’étalant sur trois pages et présenté par son pays en 2007, constitue « un point d’arrivée et non un départ », en réaction aux propos de l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, qui a demandé à Rabat de détailler sa proposition.

« Il est trop tôt pour parler de cette question », a déclaré Bourita, dans des propos recueillis par l’agence de presse espagnole (EFE), lors d’une conférence de presse conjointe à Rabat avec son homologue estonien.

Dans sa présentation mercredi dernier devant le Conseil de sécurité de l’ONU, à huis clos, d’après la EFE, De Mistura a souligné que « le moment est venu pour le Maroc d’expliquer et de détailler sa proposition d’autonomie ».

À travers sa remarque, De Mistura a laissé entendre que le fait que le régime du Makhzen évite de dévoiler les détails de son plan est manifeste et planifié.

En fait, la réticence persistante du régime du Makhzen à dévoiler le contenu de sa proposition en dit autant sur l’inconsistance de ce plan que les véritables raisons qui poussent le Maroc à maintenir dans le flou sa vision de la solution au Sahara occidental.

Il ne s’agit en fait que d’une accumulation de mensonges sur mensonges dans le but de détourner les attentions, minimiser et s’attaquer à la véritable solution, à savoir l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination pour ce territoire considéré par l’ONU comme une question de décolonisation, tout en veillant à ne pas prêter attention au fond et au contenu car cela risque d’exposer la supercherie marocaine au grand jour.

Ainsi, l’Espagne et la France « ont soutenu un plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, dont ils ne connaissent pas le contenu réel car le Maroc refuse de préciser son offre », a écrit sur son compte « X », le journaliste espagnole, Ignacio Cembrero, considéré par Rabat comme sa véritable bête noire.

Toutefois, la question du Sahara occidental et la cause du Front Polisario continuent à faire adhérer l’opinion internationale, avec des succès remarquables sur le plan diplomatique.

Le 4 octobre, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu une décision historique en invalidant, définitivement, les accords commerciaux (pêche et agricole) avec le Maroc, se penchant en faveur du Front Polisario, le mouvement de libération qui représente les intérêts du peuple sahraoui, qui a introduit plusieurs recours devant les juridictions européennes pour s’opposer à ses accords en raison de la violation du droit international.

Récemment, à l’occasion de la tenue de la 4e commission de l’Assemblée générale de l’ONU traitant de la décolonisation, les pays participants ont fait savoir clairement leur soutien à la cause sahraouie, en adoptant une résolution reconnaissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Cette résolution a été adoptée à l’unanimité et le Maroc ainsi que ses alliés ne s’y sont pas opposés.

Les participants ont également vigoureusement contesté dans des termes les plus clairs la colonisation marocaine ainsi que la violence et la répression à l’encontre des Sahraouis.