Les paris perdus du Maroc à propos du Sahara occidental ⋆ Afrique Asie

Les paris perdus du Maroc à propos du Sahara occidental ⋆ Afrique Asie

– Le Maroc a fait un mauvais pari en faisant entrer le loup sioniste dans la bergerie maghrébine. Un pari massivement rejeté par le peuple marocain. DR

Le Makhzen a joué gros et a perdu. D’abord en misant sur son alliance mercantile avec Israël et l’Espagne afin d’acheter leur soutien à la prétendue « marocanité » du Sahara. Après le 7 Octobre, les liaisons dangereuses avec Israël s’avèrent porteuses de déstabilisation. Israël, incapable d’assurer sa propre sécurité face à la résistance palestinienne, est désormais incapable d’assurer la sécurité du régime alaouite. Quant à l’Espagne, dirigée par le gouvernement espagnol socialiste minoritaire de Pedro Sánchez, qui avait cédé un moment au chantage à l’immigration pratiqué sans vergogne par Rabat, elle avait endossé la thèse marocaine sur le Sahara occidental. Dans une lettre au Royaume du Maroc, au mois de mars 2022, il avait exprimé sons soutien au « Plan d’autonomie » proposé par l’occupant marocain, en vue de résoudre le conflit au Sahara occidental. Un an plus tard Sanchez est revenu sur ses précédentes déclarations en appelant, lors du débat général de la 78e session de l’Assemblée générale (AG) de l’ONU, à « une solution politique » au conflit en cours autour du Sahara occidental qui se poursuit depuis environ 48 ans, une solution qui soit « acceptable par les deux parties ». Mieux encore, le chef du gouvernement espagnol a mis de nouveau l’accent sur le soutien de son pays à « une solution politique acceptable par les deux parties, dans le cadre de la charte de l’ONU et des décisions du Conseil de sécurité ». Il a, également, exprimé le soutien de l’Espagne aux efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général (SG) de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan di Mistura, qualifiant ses efforts d’ »action décisive » pour parvenir à une solution au conflit en cours au Sahara occidental. Ce revirement a constitué un camouflet cinglant pour la diplomatie marocaine.

Pour Martin Jay, un grand connaisseur du Maroc, la troisième grosse déconvenue pour le Makhzen va intervenir cet été avec la victoire annoncée des Travaillistes connus pour leur soutien à la cause sahraouie. Note de Brahim Madaci

 

Les bouleversements à venir au Royaume-Uni ne font que jeter une ombre sur la victoire du Maroc, qu’il offre sur un plateau à l’Algérie

 

Alors que la Grande-Bretagne se dirige vers les pôles avec une élection générale presque certaine de renverser le parti conservateur au pouvoir, les analystes régionaux spéculeront sur l’impact, s’il y en a un, qu’un parti travailliste à Downing Street aura dans la région MENA.

 

Martin Jay*

Alors que la Grande-Bretagne se dirige vers des élections générales presque certaines de renverser le parti conservateur au pouvoir, les analystes régionaux s’interrogent sur l’impact éventuel d’un parti travailliste à Downing Street dans la région MENA.

Pour l’Afrique du Nord, il est probable que la charrue soit renversée, en particulier lorsque l’Algérie et le Maroc seront examinés à la loupe. Il est presque certain qu’un gouvernement travailliste à Downing Street ne soutiendra pas les revendications de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, étant donné que les travaillistes ont des amis en Algérie et que certaines de leurs figures soutiennent même ouvertement le Polisario. Il ne fait aucun doute que dans les jours qui suivront leur arrivée au pouvoir, les travaillistes voudront faire une déclaration symbolique à Rabat qui ne sera pas très bien perçue par ce dernier, ce qui entraînera un rééquilibrage des relations diplomatiques. Pour être juste, la soi-disant relation spéciale entre Rabat et Londres n’était pas vraiment ce qu’elle était censée être de part et d’autre. Il s’agissait d’une relation spéciale à laquelle les deux parties aspiraient, dont elles rêvaient et qu’elles espéraient pour l’avenir.

En réalité, le Royaume-Uni espérait que le Maroc achète des armes britanniques tandis que le Maroc espérait des méga investissements au Sahara Occidental. Ce dernier s’est produit, mais seulement une fois, sous la forme d’une société solaire britannique qui prétend investir 100 milliards de dollars dans la région contestée. En raison de l’opacité de l’accord et de la nature étrange de son PDG britannique qui a été informé par la partie marocaine qu’il ne peut pas parler à la presse, on peut se demander si l’investissement est entièrement du côté britannique – ou en fait du côté marocain d’un individu avec des poches très profondes. Faux ou vrais, les Marocains espéraient ce genre de transactions en abondance et maintenant que les bonnes relations sont sur le point d’être ruinées, il y a une pause de réflexion que l’élite de Rabat pourrait capitaliser.

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Origen: Les paris perdus du Maroc à propos du Sahara occidental ⋆ Afrique Asie

UK shake-up only casts a shadow over Morocco’s victory it hands on a plate to Algeria