Dans une contribution publiée dimanche sur les colonnes du quotidien espagnol El Independiente, le procureur Briones Vives indique que le but voulu par les partisans du « plan d’autonomie » proposé par le Makhzen pour le Sahara occidental « est de contraindre les Sahraouis à démanteler leur Etat, la République, à renoncer au référendum, à leur aspiration constante à l’indépendance, à abandonner la lutte dans les zones libérées, l’activisme dans les territoires occupés et la résistance dans les camps de réfugiés ».

« La souveraineté appartient au peuple sahraoui »

Affirmant qu’il est impossible d’imaginer une proposition plus absurde et fondamentalement erronée pour quiconque s’intéresse à l’histoire du Sahara occidental et aux particularités de son peuple, le procureur assure qu’en acceptant ce plan, « les Sahraouis s’installeront définitivement sous l’autorité du Makhzen marocain, l’élite dirigeante du pays qui exerce le pouvoir de facto, centrée autour du Roi, chef et maître de tous. Sous un système répressif qui restera intact ». Qualifiant, dans le même sens, le plan marocain d’injuste en ce sens qu’il repose sur « le postulat erroné que le Maroc exercerait sa souveraineté sur le Sahara occidental et pourrait, de ce fait, lui accorder l’autonomie », l’auteur relève que ladite initiative « ignore royalement un certain nombre de vérités, dont le fait que la souveraineté appartient au peuple sahraoui, le Plan de règlement de 1990-1991, signé à l’époque par les deux parties, ainsi que le statut internationalement reconnu du Sahara occidental en tant que territoire non autonome en attente de décolonisation ».

Affirmant que le régime du Makhzen n’a aucune envie d’entendre parler de référendum mais plutôt d’outrage international, le procureur souligne que « la realpolitik consiste à considérer un Sahara occidental libre comme seule pièce qui assemble le puzzle du Maghreb des peuples ». L’auteur rappelle que l’invasion et l’occupation subséquente du territoire sahraoui par le Maroc ont marqué le début d’un régime d’apartheid, caractérisé par la violation systématique des droits les plus fondamentaux.