Coup de tonnerre à Rabat. La révélation faite, hier, par l’agence britannique Reuters, selon laquelle la militante sahraouie, Aminatou Haidar a été nominée candidate au prix Nobel de la paix a sérieusement ébranlé le Makhzen.
Le royaume essuie un sérieux revers politique aux yeux de la communauté internationale qui, de ce fait, reconnaît le combat pacifique en faveur d’un Sahara occidental indépendant menée par cette dame surnommée la «Ghandi du Sahara».
Figurent également sur cette liste l’OMS et son programme Covax pour garantir un accès équitable aux vaccins Covid-19 pour les pays pauvres.
La liberté d’information est un thème récurrent avec des nominés, notamment le Comité américain pour la protection des journalistes; l’ancien journaliste de Charlie Hebdo Zineb el Rhazoui; site d’information Hong Kong Free Press, le réseau international de vérification des faits basé aux États-Unis et Reporters sans frontières (RSF) basé à Paris.
La nomination de Haidar vient grossir les rangs des contestataires, au plan international, de la démarche marocaine. Une vague d’indignation et de condamnation internationale a suivi la violation par l’armée marocaine du cessez-le feu dans la zone d’El Guerguerat, le 13 novembre dernier, appelant l’occupant marocain à la cessation des hostilités. L’ONU s’est dit préoccupée par les conséquences que pourraient avoir les développements au Sahara occidental à la suite de cette agression, affirmant que la Mission pour l’Organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) est «résolue» à mettre en oeuvre son mandat. «Le secrétaire général se déclare gravement préoccupé par les conséquences possibles des derniers développements au Sahara occidental», a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du SG de l’ONU.
Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat a également exprimé sa «profonde préoccupation suite à la détérioration de la situation au Sahara occidental, notamment dans la zone d’El Guerguerat (…)». Les observateurs jugent peu probable que le nouveau président américain Joe Biden occulte les résolutions onusiennes qui inscrivent le Sahara occidental sur la liste des territoires non autonomes et affirment le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. La nouvelle administration pourra-t-elle en effet, renier la politique américaine qui a, pendant des décennies, encouragé l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental? La sélection de Aminatou Haidar au plus prestigieux des prix est une pièce à rajouter au dossier sahraoui.
Origen: L’Expression: Internationale – La nouvelle qui ébranle le Makhzen