L’Expression – Le Quotidien – Washington dit «NO!»

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L’Expression – Le Quotidien – Washington dit «NO!»

Le statut du Sahara occidental «demeure encore à déterminer» a indiqué Michael Kozak, haut responsable du bureau chargé de la démocratie, des droits de l’homme au département d’Etat.

Cette sortie médiatique revêt sans aucun doute une importance capitale. Elle intervient à quelques jours de la seconde table ronde qui doit se tenir les 21 et 22 mars à Genève à laquelle sont conviés le Maroc et le Front Polisario. En théorie, dans l’immédiat, elle n’aura pas de conséquence majeure sur ce rendez-vous. Il n’empêche que d’ores et déjà cette position s’oppose au projet marocain d’annexion de ce territoire inscrit sur la liste de l’Organisation des Nations unies des territoires non autonomes qui restent à décoloniser d’une part. Et cela confirme d’autre part que l’administration américaine a bel et bien pris les choses en main pour mettre un terme à ce conflit vieux près d’un demi-siècle. L’option de l’organisation d’un référendum d’autodétermination, qui permette au peuple sahraoui, de s’exprimer librement quant à son destin, se dessine. Le statut du Sahara occidental «demeure encore à déterminer» a indiqué le 13 mars l’ambassadeur Michael Kozak, haut responsable du bureau chargé de la démocratie, des droits de l’homme et du travail au département d’Etat, à l’occasion d’un briefing sur la situation des droits de l’homme dans le monde. Le diplomate américain a fait savoir que le département d’Etat consacrait chaque année un rapport au Sahara occidental séparé de celui du Maroc car il s’agit bien d’un territoire dont le statut final reste à déterminer. L’administration américaine épouse de facto la position des Nations unies sur le Sahara occidental. «Le statut du territoire du Sahara occidental reste à déterminer, comme il est (considéré) territoire non autonome», avait indiqué le secrétariat général de l’ONU dans une note diffusée en mars 2016. Les Etats-Unis semblent résolument déterminés à résoudre le conflit sahraoui. La montée au créneau du conseiller à la Sécurité nationale du président américain qui a regretté que le référendum d’autodétermination prévu lors du cessez-le-feu de 1991 ne se soit pas tenu depuis 27 ans, représente un sérieux indice. «27ans de déploiement, 27 ans et la mission est toujours là, comment pouvez-vous justifier cela?», s’était interrogé le 13 décembre 2018 John Bolton lors de la présentation de la stratégie américaine, consacrée aux missions de maintien de la paix déployées en Afrique. Rappelons que le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’Organisation d’un référendum au Sahara occidental) qui est désormais renouvelé pour six mois au lieu d’une année porte sa griffe. A travers cette nouvelle donne, Les Etats-Unis ont voulu mettre la pression sur le Maroc en particulier, pour reprendre des négociations directes dans l’impasse depuis plus de 10 ans. Quatre rounds de négociations se sont tenus à Manhasset, une banlieue de New York, entre juin 2007 et mars 2008. Sans aucune avancée notoire. La nomination d’un nouvel émissaire de l’ONU, l’allemand Horst Köhler, laisse planer l’espoir d’une reprise des pourparlers entre le Front Polisario et le Maroc. Le successeur de Christopher Ross les a réunis autour d’une même table les 4 et 5 décembre 2018. Une seconde rencontre se tiendra dans cinq jours à Genève. Les Américains la tiendront sous leur loupe. La Minurso qui n’a pu réaliser l’objectif qui lui a été assigné depuis près de trente ans: l’organisation d’un référendum d’autodétermination, est sur le gril. «Si nous sommes vraiment déterminés à protéger les innocents dans les zones de conflit, nous devons insister pour que les opérations de maintien de la paix soient responsables, robustes et efficaces», avait indiqué en décembre dernier, John Bolton. La pression de Washington sur Rabat s’accentue.

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