Genève, 18 sept 2018 (SPS) Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a critiqué, dans un rapport, la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés, soulignant que le Maroc a violé la Convention internationale contre la torture et autres peines ou traitements cruels.
Les services d’Antonio Guterres ont rendu public ce rapport à l’occasion de la 39e session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève qui se tient du 10 au 28 septembre, ont rapporté des médias.
Le rapport du secrétaire général de l’ONU a porté sur le programme de coopération des Nations unies avec ses représentants et ses mécanismes relatifs aux droits de l’Homme, ont ajouté les mêmes sources.
Concernant le Maroc, le document a évoqué notamment trois cas de sahraouis victimes de traitements cruels et de privation de leurs droits, illustrant de la situation déplorable des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés illégalement par le Royaume.
«Plusieurs groupes sahraouis de défense des droits de l’Homme ont continué à connaître des difficultés dans l’exercice de leurs activités. En effet, ils n’étaient pas reconnus juridiquement, le Gouvernement marocain n’ayant pas donné suite à leurs demandes d’enregistrement», a dénoncé le rapport.
Sur la base du travail accompli par le Comité onusien contre la torture, composé de 10 experts indépendants, Antonio Guterres a soulevé particulièrement les mauvaises conditions d’incarcération de Naâma Asfari, condamné à 30 ans de prison au terme du procès de Gdim Izik.
Placé en isolement du 13 février au 13 mars 2018, le détenu est toujours privé des visites de son épouse, Claude Mangin.
A quatre reprises, Claude Mangin Asfari avait été interdite d’entrée au Maroc et de se rendre chez son époux injustement condamné et incarcéré par l’occupant marocain.
Le Comité onusien a souligné que dans le cas Asfari, le Royaume marocain a été tenu responsable de la violation des articles de la Convention internationale contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, signée en 1984 et entrée en vigueur en 1987.
Le secrétaire général de l’ONU a évoqué aussi la situation d’El Ghalia Djimi, militante de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’Homme commises par l’Etat marocain (ASVDH).
Antonio Guterres a rappelé, dans ce contexte, que la militante El Ghalia Djimi avait été empêchée en 2017 de quitter le Maroc pour prendre part aux travaux de la 36e session du Conseil des droits de l’Homme de Genève.
Le secrétaire général a affirmé, sur la base des observations faite par Michel Forst, rapporteur spécial sur la situation des défenseurs droits humains, que «ce cas est loin d’être isolé, mais révélateur d’une large tendance de représailles, d’harcèlement et d’intimidation des défenseurs des droits de l’Homme par le Maroc» dans les territoires sahraouis occupés.
Le SG de l’ONU s’est dit, en outre, préoccupé par le cas d’une autre femme sahraouie, Mina Baali, victime de la violence et d’intimidation de la part des services de sécurité marocains. (SPS)