L’ONU renouvelle la MINURSO sans valider le plan d’autonomie marocain : le blocage se poursuit – CONSEIL DE SÉCURITÉ (31/10/2025)

L’ONU renouvelle la MINURSO sans valider le plan d’autonomie marocain : le blocage se poursuit – CONSEIL DE SÉCURITÉ (31/10/2025)

Par la plateforme N’oubliez pas le Sahara Occidental
Publié le 31 octobre 2025


New York – Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté aujourd’hui la résolution prolongeant d’un an le mandat de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental), jusqu’au 31 octobre 2026. Une décision qui, une fois de plus, renforce le gel du processus de décolonisation, en l’absence de tout progrès concret pour le peuple sahraoui.

Le résultat du vote a été le suivant :

  • 11 voix pour
  • ⚠️ 3 abstentions : Russie, Chine et Pakistan
  • 🚫 1 délégation n’a pas participé au vote : l’Algérie
  • Aucun vote contre

Selon les informations recueillies lors de la retransmission en direct sur UN Web TV et les premières confirmations diplomatiques, le texte adopté correspond très probablement au projet de résolution S/2025/692, présenté par les États-Unis. Ce projet avait été critiqué hier pour sa partialité en faveur de la position marocaine, en invitant à des négociations fondées « sur la proposition d’autonomie » de Rabat. Mais contrairement à ce que Rabat tente de faire croire, cette résolution n’approuve en aucun cas le plan d’autonomie marocain.

Comme l’a souligné le professeur de droit constitutionnel Carlos Ruiz Miguel :

« La première chose, et la plus importante, est que cette résolution n’approuve PAS, je répète, n’approuve PAS le plan marocain d’‘autonomie’. »


🔎 Ce que dit réellement la résolution

Le texte renouvèle le mandat de la MINURSO :

« Décide de proroger le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2026. »
(paragraphe opératif 1)

Et invite les parties au conflit à des négociations :

« Invite les parties à participer à ces négociations, sans conditions préalables, sur la base de la proposition d’autonomie marocaine, en vue d’une solution politique définitive et mutuellement acceptable garantissant le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination. »
(paragraphe opératif 3)

Cette formulation est révélatrice : le Conseil parle du « droit à l’autodétermination », mais le relie à un processus qui exclut le référendum d’indépendance prévu par le droit international. L’autonomie est ainsi introduite non comme solution adoptée, mais comme base de négociations, avec l’objectif d’user du temps et des mots pour faire disparaître le référendum de l’horizon politique.

Or, le seul cadre juridique valide demeure le Plan de règlement de 1991, approuvé par le Conseil de sécurité et accepté par les deux parties. Ce plan engage explicitement l’ONU à organiser un référendum offrant deux options : l’indépendance ou l’intégration.


⚖️ Une MINURSO en survie artificielle : 34 ans sans référendum

Depuis 1991, la MINURSO n’a pas rempli son mandat. Ni référendum, ni surveillance des droits humains, ni mécanisme de protection contre le pillage des ressources naturelles du territoire sahraoui. Cette prorogation ne fait que prolonger la présence d’une mission dépourvue des moyens politiques et juridiques nécessaires à la décolonisation.

« Cette résolution confirme et maintient en vigueur le Plan de règlement et, pour cette raison, prolonge d’un an la Mission des Nations unies pour le RÉFÉRENDUM au Sahara Occidental (MINURSO) »,
souligne Ruiz Miguel.


🌍 Pourquoi la Russie, la Chine et le Pakistan se sont-ils abstenus ?

Les trois abstentions montrent que le texte est loin de faire consensus. Ces États ont exprimé leur désaccord sur plusieurs points :

  • Le langage ne garantit pas clairement le droit à l’autodétermination.
  • Le texte évacue la reconnaissance du Front Polisario comme représentant légitime du peuple sahraoui.
  • Il impose un biais unilatéral en faveur du Maroc.

Quant à l’Algérie, elle a choisi de ne pas participer au vote, confirmant son rejet d’un texte perçu comme entérinant une occupation illégale sans reconnaître le droit du peuple sahraoui.


🟥 Conclusion : une année de plus, sans avancée, avec la même impasse

Cette nouvelle résolution :

  • ❌ ne légitime pas le plan d’autonomie marocain,
  • ⏳ prolonge le statu quo et le blocage politique,
  • 🚫 ignore une fois de plus le droit du peuple sahraoui à l’indépendance,
  • 📉 laisse intact l’appareil d’occupation militaire et d’exploitation des ressources du Sahara Occidental.

En clair : le Conseil de sécurité renonce une fois de plus à appliquer ses propres décisions. Il prolonge la MINURSO — mais sans mandat effectif. Il invoque l’autodétermination — mais sans référendum. Il fait semblant de chercher une solution — mais exclut le droit international du terrain des négociations.


🔜 Prochaines étapes

Dès que le texte officiel sera publié par l’ONU, nous publierons :

📌 La résolution complète en français et espagnol
📌 Un décryptage détaillé des ambiguïtés du langage diplomatique
📌 Un article d’opinion sur la responsabilité particulière des États-Unis et de la France dans l’enlisement du conflit


🟥 Ce texte fait partie de notre série spéciale à l’occasion des 50 ans d’exil du peuple sahraoui, et du combat toujours inachevé pour son droit à l’autodétermination.


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