Lutte armée sahraouie : une célébration sur fond d’attachement à l’autodétermination | Sahara Press Service

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Lutte armée sahraouie : une célébration sur fond d’attachement à l’autodétermination | Sahara Press Service

Chahid ElHafedh, 19 mai 2019 (SPS) Le peuple sahraoui célébrera, lundi, le 46ème anniversaire du déclenchement de la lutte armée  contre les force d’occupation marocaine, dans un contexte marqué par les acquis réalisés en faveur de la cause sahraouie au double plan continental et international ainsi que l’attachement des Sahraouis à leur droit à l’autodétermination.

La date du 20 mai 1973 demeure un évènement historique pour les Sahraouis qui avaient décidé, ce jour-là, sous la houlette du Front Polisario, unique et légitime représentant du peuple sahraoui, de prendre les armes pour arracher leur indépendance face à l’occupation d’abord espagnole et ensuite contre le Maroc, qui avait envahi les territoires sahraouis en 1975.

A cette date historique, un groupe de combattants sahraouis avait décidé d’attaquer le poste espagnol d’El Khanga, à l’est de la ville de Smara. Cette opération annonçait alors le déclenchement de la lutte armée dans le Sahara occidental, suivant les résolutions prises dix jours avant, soit le 10 mai, lors du congrès constitutif du Front Polisario qui avait décrété dans son texte fondateur que «c’est par le fusil que la liberté sera arrachée».

«La révolution à Seguia El Hamra et Rio de Oro s’est déclenchée parce qu’il existe un peuple. Ce peuple possède son identité nationale, sa propre civilisation, ses propres principes, ses propres valeurs, sa propre organisation. Ce peuple existe et survivra à la trahison du colonialisme, à l’agression des régimes réactionnaires et à leurs manœuvres», avait écrit le défunt El Ouali Mustafa Sayed, premier secrétaire général du Front Polisario, mort en martyr le 9 juin 1976.

L’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) devait donc faire face à partir de la fin de l’année 1975 à l’invasion militaire marocaine lors de laquelle des armes lourdes avaient été utilisées parallèlement au bombardement, par l’aviation, des populations, ciblant des femmes, des enfants et des personnes âgées, morts au napalm et au phosphore.

Face à ces terribles exactions et crimes contre l’humanité, l’Armée sahraouie avait décrété une offensive généralisée contre les forces d’occupation, remportant sur le terrain des victoires militaires, et ce, malgré le soutien apporté notamment par l’armée française et israélienne aux forces royales marocaines.

La lutte armée, ayant duré 16 ans, avait permis aux unités de l’Armée sahraouie de forcer le régime marocain à accepter en 1991 le plan de paix sous l’égide de l’ONU, qui prévoyait un cessez-le-feu et la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, actions confiées à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).

Aujourd’hui, l’Armée sahraouie se renforce en éléments et en logistique, en comparaison au premier groupe de résistants qui avait déclenché la lutte armée, tandis que l’Etat sahraoui exerce sa pleine souveraineté sur les territoires recouvrés lors de la guerre de libération, à travers l’établissement d’institutions socioculturelles et administratives organisées et régies par des mécanismes juridiques et législatives sahraouis.

La célébration du 46ème anniversaire du déclenchement de la lutte armée permet aux Sahraouis de tirer des enseignements dans l’espoir de fonder un Etat fort, parachever la souveraineté nationale sur tout le territoire et la préserver de toute menace. C’est également une opportunité pour rassembler toutes ses forces et tracer la voie vers la victoire, la liberté et l’indépendance».

Des acquis diplomatiques et juridiques

La commémoration de la date de déclenchement de la lutte armée intervient également dans un environnement particulier à la lumière de développements «sans précédent» enregistrés aux niveaux international et continental et d’un intérêt croissant envers la cause sahraouie, suite à l’appel du Conseil de sécurité dans son dernier rapport à la reprise des négociations entre les parties au conflit, à savoir le Front Polisario et le Royaume du Maroc.

Les Nations-Unies avaient supervisé la table ronde, organisée les 5 et 6 décembre 2018, dans le cadre des négociations directes entre les parties au conflit, en vue de relancer le processus onusien visant le règlement du conflit au Sahara Occidental et le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Horst Kohler, avait présidé les travaux de la deuxième table ronde sur le Sahara occidental occupé, en présence des parties au conflit (Maroc et front Polisario) et des pays voisins, l’Algérie et la Mauritanie.

La dernière décision du conseil de sécurité onusien 2468 portant prorogation du mandat de la Minurso de six mois au lieu d’une année reflète, en outre, l'»intérêt accordé par ce Conseil à la cause sahraouie et à trouver rapidement une solution garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination, conformément à la charte onusienne et aux résolutions pertinentes du conseil de sécurité», souligne-t-on.

Au niveau continental, la célébration survient dans un contexte marqué par les «acquis» politiques et diplomatiques, dont la consécration du statut du la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant que membre fondateur de l’UA, et ce «en dépit des complots du Maroc et de ses alliés», affirment les observateurs.

Dans ce contexte, l’UA a joué un rôle dans la relance de la question sahraouie, en pressant le Maroc à s’asseoir aux côtés des Sahraouis lors de toutes les rencontres organisées par l’organisation panafricaine.

Quant à la bataille juridique menée par le Front Polisario notamment au niveau de l’UE, la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) de février 2018 qui considère que l’inclusion du territoire du Sahara occidental dans le champ d’application de l’accord de pêche est «une violation» de plusieurs règles du droit international commun régissant les relations UE-Maroc, notamment le principe d’autodétermination, a constitué «un tournant décisif» pour la question sahraouie.

Cette décision a été appuyée par une autre décision de la CJUE, rendue en décembre 2016, stipulant que Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts, et par conséquent tout accord conclu entre l’UE et le Maroc «ne peut inclure les territoires sahraouis», et toute exploitation des ressources naturelles sahraouies «exige le consentement du peuple sahraoui, à travers son seul et unique représentant légitime, le Front Polisario».

Dans le même contexte, aucun Etat ou organisation ne reconnaît les visées expansionnistes du Maroc au Sahara occidental qui demeure une question de décolonisation, selon les résolutions et recommandations de l’Assemblée générale de l’ONU et de son Conseil de sécurité. (SPS)

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