Le président français Emmanuel Macron s’appuie de plus en plus sur l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine pour orienter la relation stratégique entre Paris et Rabat. Selon une enquête d’Africa Intelligence, Védrine est redevenu ces derniers mois l’un des conseillers informels les plus écoutés de l’Élysée sur les questions internationales, et tout particulièrement sur le dossier marocain.
Habitué du royaume et disposant d’un réseau dense à Rabat, Hubert Védrine participera du 11 au 13 décembre à la 14ᵉ édition des Atlantic Dialogues, organisés par le Policy Center for the New South. L’ancien chef de la diplomatie française avait déjà accompagné Emmanuel Macron lors de sa visite d’État au Maroc en octobre 2024 et intervient régulièrement dans des cercles politiques et économiques marocains, notamment à l’invitation de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). « L’ancien ministre est un habitué du royaume, où il entretient un réseau dense », souligne Africa Intelligence.
Cette proximité ne se limite pas à des échanges de vues. Védrine, à travers sa société Hubert Védrine Conseil, installée dans les locaux parisiens du cabinet d’avocats Gide Loyrette Nouel — très actif au Maroc —, a été discrètement mobilisé par la présidence française pour préparer l’avenir des relations bilatérales. Alors que Paris et Rabat travaillent à un traité d’amitié destiné à formaliser le « partenariat d’exception renforcé » conclu en 2024, Védrine a été chargé de proposer des experts français appelés à collaborer avec la partie marocaine. « Le traité (…) permettra de préciser les domaines de coopération futurs entre les deux États », précise le média.
Ce mode de fonctionnement illustre une diplomatie de réseaux et d’influences, où des acteurs non élus jouent un rôle central dans la définition des orientations stratégiques. Dans le cas du Maroc, cette influence s’inscrit dans un contexte politique sensible, notamment en ce qui concerne le Sahara occidental, dossier sur lequel la position française est régulièrement critiquée pour son alignement sur Rabat au détriment du droit international. La place accordée à Hubert Védrine dans ce dispositif met en lumière le poids du lobby pro-marocain au cœur même de la diplomatie française contemporaine.
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