Un courrier qui divise. La gauche a vivement critiqué ce mardi 30 juillet le renforcement du soutien de la France au plan marocain pour le Sahara occidental, aussi bien sur le fond que sur les circonstances politiques entourant ce geste, tandis que les droites l’approuvaient.
«Emmanuel Macron trahit la position historique et équilibrée de la France sur les droits du peuple sahraoui comme sur les résolutions de l’ONU», a écrit sur X le secrétaire général du Parti communiste (PCF) Fabien Roussel, accusant le chef de l’État d’ouvrir une «crise diplomatique grave».
L’Algérie a en effet annoncé le retrait «avec effet immédiat» de son ambassadeur à Paris quelques heures après l’annonce de l’évolution de Paris sur le Sahara occidental.
Trahison de la position française?
La France considère à présent que le plan marocain «constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies».
Dans une lettre au roi du Maroc Mohammed VI, Emmanuel Macron affirme que «le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine».
Dénonçant elle aussi une décision «trahissant la position historique de la France», la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier a dénoncé «une erreur historique prise par un homme seul, à la tête d’un État sans gouvernement ni majorité».
La gauche s’indigne que le président ait pu annoncer la nouvelle position française sur un dossier très sensible alors que son gouvernement, démissionnaire, expédie les affaires courantes et que le chef de l’État a lui-même décrété une «trêve politique» pendant les Jeux olympiques de Paris.
«Alors qu’il a perdu les élections, Emmanuel Macron reconnaît la marocanité du Sahara occidental. Quoiqu’on pense du fond, ce geste précipité en plein #JOParis2024, contre le droit international, sans débat, est une erreur», a estimé le député de La France insoumise (LFI) Hadrien Clouet sur X.
Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, qui entretient des liens personnels très forts avec le Maroc, n’a pas réagi mardi.
«Engagement constant du Maroc»
À droite, en revanche, la démarche d’Emmanuel Macron a été bien accueillie. «Il était temps de tenir compte des réalités et de sortir d’une ambigüité stérile», a estimé le président Les Républicains (LR) du Sénat Gérard Larcher dans un communiqué, jugeant cette évolution «incontournable».
Même approbation pour Marine Le Pen, la leader du Rassemblement national (RN). «Le gouvernement français n’a que trop tardé pour reconnaître l’engagement constant du Maroc depuis des décennies dans la stabilisation et la sécurisation du Sahara occidental, partie intégrante du royaume chérifien», a-t-elle écrit sur X.
«Défenseur historique de la souveraineté marocaine sur le Sahara, je me réjouis de l’évolution du président Macron sur ce sujet essentiel», a affirmé de son côté l’ex-leader de la droite Éric Ciotti, aujourd’hui allié du RN.
Origen: Maroc et Sahara occidental: la décision d’Emmanuel Macron divise la classe politique en France