Plaintes contre des groupes français : «Nous avons beaucoup averti, maintenant nous passons à l’action» | Sahara Press Service

Home Actualidad Plaintes contre des groupes français : «Nous avons beaucoup averti, maintenant nous passons à l’action» | Sahara Press Service
Plaintes contre des groupes français : «Nous avons beaucoup averti, maintenant nous passons à l’action» | Sahara Press Service

 

GonfrevilleL’orcher (France), 20 oct 2018 (SPS) Le Front Polisario a affirmé samedi à Gonfreville-L’Orcher, près du Havre (France), qu’il passait désormais à l’action en justice contre les groupes français qui développent leurs activités sur le territoire du Sahara occidental.

Le Front Polisario a déposé jeudi des plaintes devant le procureur de la République de Paris, pôle spécialisé pour les crimes de guerre, contre six groupes français qui sont BNP Paribas SA, Société générale, Crédit  agricole, AXA Assurances, Transavia et UCPA, rappelle-t-on.

«Ces entreprises sont impliquées dans le transfert par le Maroc de sa population dans le territoire du Sahara occidental, qui est sous le régime de l’occupation militaire. C’est une responsabilité grave, nous avons beaucoup averti et, maintenant, nous passons à l’action», a déclaré le représentant du Front Polisario en France, Oubi Bachir Bouchraya, en marge du colloque qui se tient à Gonfreville-L’Orcher sur les ressources naturelles du Sahara occidental.

Ces plaintes, a-t-il expliqué, sont fondées sur le «crime de colonisation» prévu par l’article 461-26 du Code pénal français et la «discrimination économique», prévue par les articles 225-1 et 225-2 du même Code pénal, ajoutant que depuis les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) de 2016 et 2018, «il est parfaitement clair que le Maroc n’est pas souverain sur le territoire du Sahara occidental et que les accords UE/Maroc n’y sont pas applicables».

A cet effet, les autorisations données par le Maroc aux entreprises européennes pour des activités économiques sur le territoire du Sahara occidental «n’ont aucun fondement juridique et cette illégalité irréversible engage leur responsabilité», a souligné le représentant du Front Polisario, expliquant que la CJUE «a dit qu’elle était le droit applicable : pas d’activité au Sahara occidental avec des autorisations marocaines».

«Seul le Front Polisario, organe du peuple souverain, est en droit de donner ces autorisations d’implantation et d’exercice», a-t-il conclu.

La BNP Paribas SA agit par l’intermédiaire de sa filiale marocaine de la Banque marocaine pour le Commerce et l’Industrie (BMCI), qu’elle contrôle  avec 65,03 % du capital social, alors que Société générale active au Sahara occidental par l’intermédiaire de sa filiale la Société Générale du Maroc, qu’elle contrôle avec 56,94 % du capital social.

En ce qui concerne Le Crédit agricole SA, il agit par l’intermédiaire de sa filiale le Crédit du Maroc, qu’il contrôle avec 78,7 % du capital social et AXA Assurances par le biais de sa filiale, AXA Assurances Maroc, dont elle détient 100 % du capital.

Ces trois banques et cette compagnie d’assurance se réfèrent à la «carte colonialiste» du Maroc, qu’elles publient dans leurs documents, et ont ouvert des agences à El-Ayoun, capitale du Sahara occidental et la ville de Dakhla.

Quant à la compagnie aérienne Transavia France, qui avait suspendu sa ligne Paris-Orly-Dakhla, suite à une comparution à paraître devant le tribunal de Créteil, vient d’annoncer qu’elle allait exploiter une liaison aérienne régulière entre Paris et Dakhla (occupée) présentée comme une «ville marocaine».

Le groupe voyagiste, spécialisé dans des séjours sportifs, l’UCPA organise et vend des séjours à Dakhla, au titre du tourisme nautique et du kitesurf. (SPS)

Origen: Plaintes contre des groupes français : «Nous avons beaucoup averti, maintenant nous passons à l’action» | Sahara Press Service