Depuis plus de 3 ans, un mouvement espagnol de soutien aux prisonniers politiques sahraouis continue à manifester chaque lundi devant le siège du ministère espagnol des Affaires étrangères pour exiger de l’Espagne, puissance administrante du Sahara occidental, la libération de ces prisonniers des geôles marocaines, rapporte le site ecsaharaui.com.
« Le mouvement pour les prisonniers politiques sahraouis continue à manifester, chaque lundi, depuis trois ans et cinq mois, à la ‘’Plaza de la Provincia’’ à Madrid (siège du ministère espagnol des Affaires étrangères) pour exiger la libération des prisonniers sahraouis, victimes de confinement, de manque d’assistance médicale et de traitements inhumains et qui n’ont pour seule arme pour se défendre que la grève de la faim », a-t-il écrit, regrettant le « silence » du gouvernement Sanchez sur les violations répétées des droits de l’homme commises par le Maroc au Sahara occidental.
« Trois ans et cinq mois pour la libération et le respect des droits humains des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines : trois ans (et cinq mois) de silence », a écrit, en majuscule, ce mouvement sur une affiche brandie devant le siège du ministère espagnol des Affaires étrangères pour que l’Espagne, puissance administrante de jure du Sahara occidental, intervienne pour la libération des Sahraouis condamnés suite à des aveux obtenus sous la torture et des procès dénoncés pour leurs irrégularités et leur manque de garanties, souligne le site.
Ce site rappelle l’obligation pour l’Espagne de défendre les droits de l’Homme au Sahara occidental et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Selon ce média, la persévérance du Mouvement à défendre les droits des prisonniers sahraouis a été saluée par les prisonniers eux-mêmes et par leurs proches dans une lettre d’Ahmed Sbai, militant des droits de l’homme et président d’honneur de la Ligue pour la protection des détenus sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS), qui purge une peine à perpétuité à la prison de Kénitra.
Dans cette lettre, Ahmed Sbai a salué la détermination et le soutien du Mouvement pour l’action qu’il mène afin de dénoncer la complicité du gouvernement espagnol avec l’occupant marocain, affirmant que cette action « humanitaire et noble jette la lumière sur la souffrance des prisonniers ».
Ce militant révèle, dans sa lettre, que les prisonniers sahraouis font face à « l’injustice, l’oppression et la violation » de leur droit à un procès équitable, dénonçant les pratiques de l’occupant marocain visant à « condamner les Sahraouis à des peines de détention dures et longues ».
Le site indique, à ce titre, que la branche espagnole de Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé les persécutions subies par les journalistes sahraouis de la part du Maroc, qui gère l’information au Sahara occidental d’une « main de fer », sanctionnant « sans relâche » l’exercice du journalisme local et bloque l’accès aux médias étrangers.
Il rappelle, ainsi, que même le journaliste espagnol Ignacio Cembrero est dans la ligne de mire du régime marocain qui a intenté quatre procès contre lui, mais les a tous perdus.
D’ailleurs, en janvier 2023, le Parlement européen a approuvé, à une large majorité, une résolution exhortant les autorités marocaines à libérer trois journalistes emprisonnés et à cesser d’harceler Cembrero.
(APS)