Report au 10 avril du procès des étudiants sahraouis détenus au Maroc, appels à leur libération immédiate | Sahara Press Service

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Bir Lahlou (Territoires sahraouis libérés), 14 mars 2018 (SPS)  Le report au 10 avril prochain du procès du groupe d’étudiants sahraouis, arbitrairement détenus depuis deux ans dans les geôles marocaines, a suscité de vives réactions parmi les Sahraouis, appelant à leur libération «immédiate et inconditionnelle».
Le procès du groupe d’étudiants sahraouis connu sous le nom de «Compagnons d’El Wali», arbitrairement détenus, a été reporté au 10 avril prochain. Une douzaine de reports, donc, depuis leur arrestation au début de l’année 2016. Selon une source sahraouie des droits de l’homme, la séance d’instruction s’est déroulée dans des conditions «répressives» à l’intérieur et à proximité de la Cour d’occupation marocaine de Marakech.
Un certain nombre de militants soutenant les étudiants sahraouis et leurs familles ont été empêchés d’assister au procès «sans motifs aucun», a souligné la même source.
Mardi, le Conseil national sahraoui a dénoncé dans une déclaration la répression pratiquée par l’administration pénitentiaire marocaine à Marrakech, à l’encontre des prisonniers sahraouis, appelant à leur libération «immédiate et inconditionnelle».
Le Conseil a réaffirmé sa solidarité avec tous les étudiants sahraouis arbitrairement détenus sujets à des pratiques marocaines contraires aux conventions internationales, ainsi qu’avec leurs familles, réitérant également son soutien à tous les prisonniers politiques sahraouis soumis à «des pratiques dégradantes et d’abus de la dignité humaine» dans les prisons marocaines.
Il a appelé dans le même texte «le gouvernement colonial marocain» à la libération «immédiate et sans condition» de tous les prisonniers politiques sahraouis, et à «l’abolition des jugements iniques injustes» émis à leur encontre, tout en exigeant de mettre la lumière sur le sort de tous les Sahraouis portés disparus et d’ouvrir l’accès aux médias, les observateurs internationaux, les délégations internationales parlementaires pour enquêter sur les graves violations commises par l’Etat marocain dans les territoires sahraouis occupés.
Le Conseil a demandé aux organes des droits de l’homme des Nations-Unies, l’Union européenne (UE), les organisations internationales d’étudiants africains et des personnalités d’exercer une pression sur le Maroc pour intervenir pour la libération de tous les détenus sahraouis dans les prisons marocaines.
L’instance sahraouie, a en outre, tenu pour responsable l’organe des Nations-Unies chargé de la protection des citoyens sahraouis des territoires occupés à travers la mission de la MINURSO chargé de surveiller le cessez-le-feu et d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
–Un simulacre de procès–
Arrêtés à la suite d’une manifestation pacifique qui a eu lieu le 23 janvier 2016, puis incarcérés à la prison d’Oudaya près de Marakech, les étudiants sahraouis étaient initialement au nombre de 18, trois d’entre eux ont été libérés par la suite.
Ils avaient protesté contre les multiples discriminations exercées par les autorités marocaines et les professeurs d’université à l’encontre des étudiants sahraouis, ainsi que l’impunité dont jouissent les responsables, des étudiants marocains, à la suite de l’agression dont a été victime Lazar Yahia, un étudiant sahraoui de l’université de Marakech en décembre 2015.
Leur procès a été reporté 12 fois avant de se tenir le 9 mai 2017, soit près d’un an et demi après leur arrestation.
Des observateurs, des organisations de protection des droits de l’homme, des associations estudiantines, des syndicats universitaires, des partis politiques et des élus, européens notamment, n’ont eu de cesse, depuis, de dénoncer le caractère arbitraire de l’incarcération des jeunes étudiants sahraouis, dont la vie universitaire et personnelle sera «inévitablement lourde».
Ils ont, maintes fois, signalé des cas de torture physique et psychologique lors des interrogatoires, la négligence médicale de la part de l’administration pénitentiaire marocaine, les tracasseries diverses qui leur ont été imposées ainsi qu’à leur proches, mais aussi les conditions de vie dans leurs cellules, soulignant la violation des standards minimaux de traitement des prisonniers exigés par les Nations unies (the Nelson Mandela Rules).
Le mois dernier, six observateurs internationaux, un Français, un Portugais et quatre Espagnols, se sont dits «très préoccupés» par «l’incapacité» du système judicaire marocain, depuis deux ans, à montrer «le moindre élément crédible» étayant l’accusation dont font l’objet ces étudiants, en empêchant les familles des prisonniers d’assister à l’audience du 13 février 2018, alors qu’il s’agissait d’une audience publique et par la situation sanitaire et psychologique des étudiants.
Cette méthode des autorités de l’occupation marocaine s’inscrit dans le cadre d’une série de simulacres et de procès iniques visant des civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental. (SPS)

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