Le Comité National Algérien de Solidarité avec le Peuple Sahraoui (CNASPS) a vivement critiqué la résolution 2797 adoptée le 31 octobre 2025 par le Conseil de sécurité de l’ONU, qu’il juge « déséquilibrée, tendancieuse et contraire au droit international ».
Dans un communiqué signé par son président, Dr. Saïd Ayachi, le CNASPS estime que ce texte « traduit la volonté délibérée des États occidentaux membres permanents du Conseil de sécurité d’imposer l’autonomie proposée par le Maroc comme solution principale au conflit du Sahara occidental ».
Le Comité dénonce une résolution qui, contrairement aux précédentes, accorde une prééminence injustifiée à la thèse marocaine de l’autonomie, au détriment du référendum d’autodétermination, pourtant reconnu comme fondement du règlement par le droit international.
« Cette autonomie ne sera pas le résultat d’un référendum d’autodétermination, mais une solution ordonnée de fait », s’indigne le CNASPS, accusant les rédacteurs du texte de vouloir travestir la décolonisation en compromis politique.
Le Comité relève par ailleurs une confusion volontaire dans la formulation du texte, qui évoque une “autodétermination dans un cadre d’autonomie”, ce que le CNASPS qualifie d’« absurde et contradictoire ». Pour lui, cette pirouette linguistique traduit un habillage diplomatique d’une entreprise de recolonisation, soutenue par les puissances occidentales au mépris des résolutions de l’ONU et des recommandations de la 4ᵉ Commission de l’Assemblée générale, qui rappelait encore le 13 octobre dernier que le Sahara occidental est un cas de décolonisation inachevée.
Le communiqué rappelle que le Front Polisario demeure « le représentant unique et légitime du peuple sahraoui », et que ni lui ni les Sahraouis « épris de justice et de liberté » n’accepteront une résolution « amalgamée et confuse » qui vise à légitimer une occupation coloniale travestie en solution politique réaliste.
« Les Sahraouis n’accepteront pas d’être sacrifiés sur l’autel de marchandages entre États. Ils sont déterminés à se battre jusqu’à la satisfaction de leurs revendications légitimes », conclut le texte. Par cette résolution 2797, le Conseil de sécurité consacre de facto le glissement du dossier sahraoui vers une logique de gestion coloniale. En substituant à l’autodétermination un concept d’autonomie imposée, les puissances occidentales — au premier rang desquelles les États-Unis et la France — tentent d’enfermer le peuple sahraoui dans un cadre dicté par le Maroc, en dépit des principes de la décolonisation. Ce communiqué du CNASPS, d’une rare fermeté, s’inscrit dans la droite ligne de la diplomatie algérienne, qui considère le Sahara occidental comme une question de décolonisation et non de souveraineté nationale marocaine.
Au moment où l’ONU prétend « privilégier le réalisme », Alger et ses partenaires sahraouis dénoncent une trahison du droit et de l’histoire — un tournant dangereux qui, sous couvert de compromis, entérine une injustice coloniale de plus d’un demi-siècle.
Texte intégral du communiqué
Le Comité National Algérien de Solidarité avec le Peuple Sahraoui (CNASPS) a pris connaissance de la résolution 2797 adoptée le 31 octobre 2025 par le Conseil de sécurité des Nations unies concernant la prorogation du mandat de la MINURSO.
Cette résolution, qui prétend maintenir le statu quo, est en réalité déséquilibrée, tendancieuse et contraire au droit international. Elle s’inscrit dans une démarche délibérée visant à imposer l’option marocaine dite “d’autonomie” comme solution principale, au détriment du principe cardinal de l’autodétermination du peuple sahraoui.
Le CNASPS dénonce une volonté manifeste de travestir la décolonisation en compromis politique, en cherchant à substituer à la mission de la MINURSO — l’organisation d’un référendum d’autodétermination — une pseudo-solution d’autonomie présentée comme “réaliste”.
Cette orientation pervertit l’esprit et la lettre des résolutions onusiennes antérieures, en introduisant une confusion sémantique entre autonomie et autodétermination, alors qu’il s’agit de concepts diamétralement opposés.
Le Comité relève, avec une grande inquiétude, que la résolution évoque une “autodétermination dans le cadre d’une autonomie”, formulation absurde et contradictoire qui vide le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes de tout contenu réel.
Le CNASPS rappelle que le Front Polisario demeure le représentant unique et légitime du peuple sahraoui, reconnu comme tel par les Nations unies.
Le peuple sahraoui, fidèle à ses principes et à son combat légitime, ne saurait accepter cette résolution amalgamée et confuse qui vise à légitimer une occupation coloniale sous couvert de solution politique.
Le Comité exprime sa solidarité totale avec le peuple sahraoui et son Front Polisario, et réaffirme son soutien indéfectible à la cause sahraouie jusqu’à la pleine satisfaction de ses droits inaliénables à la liberté, à la souveraineté et à l’indépendance.
Le CNASPS appelle enfin les Nations unies et la communauté internationale à rétablir la vérité juridique et historique sur la nature du conflit du Sahara occidental, qui reste une question de décolonisation, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.
Pour le CNASPS
Dr. Saïd AYACHI
Président
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