Lugano (Suisse), 19 oct 2020 (SPS) Le Sahara occidental a été au rendez-vous du Festival du film des droits humains de Lugano (Suisse) avec le court-métrage «Le mur, la blessure du Sahara» qui retrace le vécu dramatique du peuple sahraoui sous l’occupation marocaine depuis plus de 40 ans.
Réalisé par Gilberto Mastromatteo, journaliste italien, en collaboration avec Fiorella Bendoni, réalisatrice italienne, le film-documentaire intitulé «Le mur, la blessure du Sahara», a été produit par l’association de solidarité avec le peuple sahraoui, Ben Slout Larbi de Sesto Fiorentino, (ville italienne) sous le parrainage de l’ONG Amnesty International.
Ce travail cinématographique qui vise à établir une description minutieuse des souffrances du peuple sahraoui dans les territoires occupés, a été présenté samedi au cinéma Plaza de Mendrisio (Suisse) dans le cadre du Festival du film des droits humains de Lugano.
Le court-métrage qui raconte le drame des populations sahraouies, sera présenté également lors d’autres manifestations à travers le monde, a fait savoir le réalisateur.
Dans une courte entrevue accordée au quotidien italien Corriere Adriatico, Mastromatteo a présenté la genèse du conflit du Sahara occidental et un récapitulatif des efforts consentis par la communauté internationale en vue de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.
Le Sahara occidental est un territoire colonisé jusqu’en 1975 par l’Espagne qui quitte cette colonie après la mort du président Francisco Franco.
La même année, le Sahara occidental subit l’invasion militaire illégale du Maroc. Suite à cela, certains Sahraouis, des milliers, ont dû fuir pour se réfugier dans des camps de réfugiés, d’autres y sont restés pour lutter contre la domination marocaine.
En 1991, le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, et le Maroc ont signé un accord de cessez-le-feu voulu par les Nations-Unie, préalable à un référendum d’autodétermination qui n’a pas encore eu lieu.
Dans cette entrevue, le réalisateur a souligné, par ailleurs, que la question sahraouie a atteint un degré de gravité en 1980 lorsque les autorités avaient décidé d’ériger «Un mur de sable de 2720 km de long, qui n’est dépassé en longueur que par la Grande Muraille de Chine».
Et autour du mur, elles placent plus de 5 millions de mines antipersonnel et antichar: «le plus grand champ de mines du monde».
Par la même occasion, le réalisateur a évoqué aussi la question des prisonniers politiques sahraouis, les principaux leaders du camp de la liberté de Gdeim Izik, un camp érigé à Laâyoune occupée entre octobre et novembre 2010 en faveur de l’autodétermination du Sahara occidental que les autorités marocaines ont démantelé dans la répression et le sang.
C’est à la suite de ces événements que le journaliste italien a décidé de militer en faveur de la question sahraouie, a-t-il confié.
En tentant de s’approcher du Mur de la Honte, pour les besoins du film, le journaliste été expulsé des territoires occupés en 2013.
«Les autorités marocaines m’ont embarqué dans une voiture et je suis parti», a-t-il dit, affirmant que le même sort est réservé à quiconque qui tente de témoigner du sort des Sahraouis. «Même des membres du Parlement européen n’ont pas échappé à ces mesures», a-t-il dit. (SPS)
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