Les accords commerciaux UE-Maroc tendent à renforcer l'emprise économique illégale du Maroc sur le Sahara occidental (chercheurs) | Sahara Press Service

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Bruxelles, 22 mai 2018 (SPS) Les accords commerciaux passés entre l’Union  européenne (UE) et le Maroc tendent à renforcer l’emprise économique  illégale de la puissance occupante, le Maroc, sur le Sahara occidental, ont  déploré mardi à Bruxelles les participants à la conférence sur le thème  «Droits humains au Sahara occidental: quel rôle pour l’UE?».
«Le développement économique au Sahara occidental est un développement en  trompe l’oeil parce que les Sahraouis sont marginalisés. Ce développement  profite aux colons marocains», a affirmé Boris Fronteddu, du comité belge  de soutien au peuple sahraoui.
Selon Fronteddu, les plans de développement du Sahara occidental élaborés  par l’occupant marocain servent à «asseoir son pouvoir politique et de  colonisation».
De son côté, Hugo Périlleux Sanchez, géographe et chercheur à l’Université  libre de Bruxelles (ULB) a estimé que l’exploitation des ressources  naturelles du Sahara occidental permet au Maroc de «maintenir  l’occupation».
Il a expliqué, à ce titre, que la politique marocaine de développement au  Sahara occidental vise à attirer les colons marocains dans les territoires  occupés, énumérant les nombreux avantages accordés aux Marocains pour les  inciter à s’installer au Sahara occidental.
«C’est une économie d’exploitation au service de l’occupant», a-t-il  affirmé, rappelant que le peuple sahraoui subit quotidiennement des  violations graves de ses libertés fondamentales et du droit international  humanitaire.
Le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Mohamed Sidati a regretté,  pour sa part, que l’exploitation des ressources naturelles du Sahara  occidental soit «passée sous silence» pendant longtemps.
Néanmoins, il s’est félicité des dernières décisions de la Cour européenne  de justice (CJUE) qui sont, a-t-il dit, «d’une importance capitale».
Pour Mohamed Sidati, «des avancées ont été enregistrées» ces deux  dernières années.
Fin février, la Cour européenne de justice (CJUE) a conclu que l’accord de  pêche UE-Maroc n’est pas applicable au Sahara occidental et à ses eaux  adjacentes.
Selon la CJUE,  l’inclusion du territoire du Sahara occidental dans le  champ d’application de l’accord de pêche enfreindrait plusieurs règles de  droit international général applicables dans les relations entre l’Union et  le Royaume du Maroc, notamment le principe d’autodétermination.
En plus de l’arrêt du 27 février, la CJUE a rendu le 21 décembre 2016 une  décision selon laquelle les accords d’association et de libéralisation  UE-Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental, soulignant le statut  «séparé» et «distinct» de ce territoire, classé depuis 1963 sur la liste  des territoires non autonomes de l’ONU.
Le président du comité belge de soutien au peuple sahraoui, Pierre Galand  a dénoncé les tergiversations de la Commission européenne visant à  contourner l’arrêt de la CJUE et son intention d’autoriser une entrée en  vigueur provisoire de l’accord de pêche UE-Maroc révisé avant son adoption  par le Parlement européen.
«Il faut faire sortir la question du Sahara occidental du silence complice  dans lequel elle se trouve», a-t-il encore plaidé.
Pour sa part, Jean Paul Le Marec du Mouvement français contre le racisme  et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) a dénoncé le «huis-clos total»  imposé aux territoires occupés du Sahara occidental par les autorités  marocaines.
«Depuis trois ans, pas une seule délégation n’a pu accéder aux territoires  occupés du Sahara occidental. Pas même les parlementaires européens  mandatés pour aller sur place», a-t-il regretté, rappelant que même les  avocates françaises des prisonniers sahraouis «ont été expulsées du  Maroc».(SPS)

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