Tenerife (Iles canaries), 25 jan 2019 (SPS) Le Front Polisario a dénoncé les agissements de la Commission européenne qui contourne la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), suite a l’entérinement par le Parlement européen de l’accord UE-Maroc et sa violation flagrante de la légalité internationale, affirmant qu’il ne restera pas les bras croisés face à la spoliation des richesses du peuple sahraoui.
Ces déclarations ont été faites par le représentant du front Polisario aux Iles canaries, Hamdi Mansour au cours de son intervention devant une réunion du Mouvement canarien de solidarité avec le peuple sahraoui à Tenerife sous le patronage de la fédération des associations solidaires avec le peuple sahraoui et le bureau du front Polisario aux Iles canaries.
Des responsables des iles canaries, des associations amies avec le peuple sahraoui et des membres de la communauté sahraouie ont pris part à cette réunion. Le mouvement canarien de solidarité avec le peuple sahraoui a réitéré son soutien au peuple sahraoui et à son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
Le mouvement a salué par ailleurs les efforts des Nations Unies pour la reprise des négociations directes entre le Front Polisario et le royaume du Maroc.
La réunion a débuté par l’allocution de M. Hamdi Mansour dans laquelle il a évoqué la situation déplorable des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental, rappelant les derniers acquis diplomatiques de la cause sahraouie aux niveaux africains et européen.
Il a réitéré la disponibilité du Front Polisario à reprendre les négociations directes et sans conditions préalables avec le Maroc, déplorant que «le Maroc n’ait pas affiché sa disponibilité à s’engager sérieusement dans les efforts visant à mettre fin au conflit et à instaurer la paix dans la région et en Afrique en général».
Après avoir passé en revue les rapports du Groupe de suivi des violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés et le dossier des détenus politiques sahraouis dans les geôles marocaines ainsi que le rapport de la sous-commission chargée de l’observation des opérations de spoliation des richesses sahraouies, les participants ont procédé à l’élaboration d’un plan de solidarité du mouvement pour l’année prochaine, conformément aux axes tracés par la Conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (EUCOCO), durant sa 43ème session tenue à Madrid novembre dernier.
Le Front Polisario avait annoncé sa décision de faire appel devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) de l’accord commercial controversé Maroc-UE incluant les territoires sahraouis, adopté mercredi dernier par le Parlement européen, affirmant que la bataille pour la préservation des ressources naturelles sahraouies constituera un facteur de pression déterminant sur l’occupant marocain».
Le secrétariat politique du Front a affirmé que le combat serait impératif entre les deux dispositif judicaire et exécutif au niveau européen, d’autant qu’aucun pays ne reconnait la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental y compris l’UE qui l’a clairement exprimé dans le préambule de cette décision.
Pour sa part, l’avocat du Front Polisario, Gilles Devers, a indiqué que les décisions de l’UE «constituent une violation vis à vis du droit international qui assure le principe autodétermination pour le peuple sahraoui».
Selon son avocat, le front Polisario attend la parution du texte d’accord dans le journal officiel pour déposer un recours auprès de la CJUE dans un mois au plus tard».
Aussi, une réclamation sera présentée contre l’UE pour les graves dégâts causés au peuple sahraoui d’autant que les recettes de cet accord, a-t-il précisé, sont estimées de plus de 250 millions d’euros, c’est pourquoi le Front Polisario demandera une indemnisation de 500 millions d’euros en plus des tarifs douaniers. (SPS)