Alger, 13 oct 2020 (SPS) Les participants à la journée de solidarité commémorant le 45e anniversaire de l’Unité nationale du peuple sahraoui ont affirmé, lundi à Alger, que cet anniversaire intervenait au moment où «la question sahraouie se trouve à la croisée des chemins», insistant sur l’importance de saisir cette opportunité pour réitérer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre sa lutte jusqu’au recouvrement de l’ensemble de ses territoires.
Dans son allocution lors d’une cérémonie organisée à l’occasion par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple du Sahara occidental (CNASPS), en coordination avec l’ambassade de la RASD à Alger, l’ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar a affirmé que le peuple sahraoui célébrait cet anniversaire au moment où «la question sahraouie se trouve à la croisée des chemins et dans une nouvelle conjoncture exigeant davantage de mobilisation pour réaliser la légalité internationale».
Le diplomate sahraoui a estimé que la levée des obstacles entravant le règlement de la question sahraouie et le processus de décolonisation de la dernière colonie en Afrique relevait de la responsabilité du Conseil de sécurité, exhortant tous les amis et alliés à poursuivre leur soutien à cette cause juste jusqu’au recouvrement par le peuple sahraoui de ses droits inaliénables.
Le responsable sahraoui a accusé «certaines forces d’entraver le processus de règlement», soulignant «qu’il ne faut pas trop abuser de la patience des Sahraouis qui sont désormais plus organisés, plus déterminés et plus attachés à leur unité».
Il a salué, dans ce sens, le soutien des pays amis en premier lieu l’Algérie qui a réaffirmé par la voix de son Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, il y’a deux jours, «le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».
Le diplomate sahraoui a salué, dans ce sens, le discours du Président Tebboune, arguant que «ses propos ont fait la joie du peuple sahraoui tout entier, tant ils exprimaient une position, dont les dimensions sont clairement définies».
Et d’ajouter : «le discours du Président Tebboune a réitéré l’appel à un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental et à la désignation, sans plus tarder, d’un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU en remplacement de Horst Kohler».
«L’organisation d’un référendum d’autodétermination est l’unique solution à la question sahraouie», a-t-il souligné.
De son côté, la ministre algérienne de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a affirmé dans une brève allocution que «la question du Sahara occidental est la cause de tout le peuple algérien, c’est la position algérienne affichée sur les scènes régionale et internationale».
«L’Algérie soutient la solution internationale de la question sahraouie», a-t-elle ajouté précisant que «ce qui unit culturellement l’Algérie et le peuple sahraoui dans la région est bien plus grand que ce qui les divise».
Pour sa part, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Said Ayachi, a évoqué «l’importance de l’unité nationale dans la survie de l’Etat», laquelle constitue «le lien qui unit tout un peuple (…) Plusieurs pays sont menacés de disparition en raison de l’absence d’unité et de la division».
Le président du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), Bouzid Lezhari a rappelé le récent rapport du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sur le Sahara occidental, dans lequel il s’est engagé à accélérer la nomination d’un nouveau Représentant dans la région, en remplacement de Horst Kohler.
Le Secrétaire général de l’ONU a dénoncé les «intimidations» subies par la Commission des droits de l’homme et les militants pour les droits de l’homme pour accéder aux territoires sahraouis occupés et s’enquérir de la situation des droits de l’homme, a-t-il ajouté.
Rappelant que le Maroc avait ratifié presque toutes les conventions de défense des droits de l’homme, y compris le premier Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, M. Lezhari l’a qualifié de «nouvelle arme» entre les mains des Sahraouis qui pourrait être utilisée pour intenter des poursuites pour violations continues des droits de l’homme par le Maroc.
Quant au corps diplomatique accrédité en Algérie présent lors de cette journée de solidarité, il a réitéré son soutien à la question sahraouie.
Le chargé d’affaires de l’ambassade sud-africaine, M. Sello Patrick, a appelé à la nécessité de maintenir le flambeau de solidarité avec la question jusqu’au recouvrement de tous les droits fondamentaux de l’homme définis dans la Charte des Nations Unies, réaffirmant le soutien et la solidarité de l’Afrique du Sud avec le peuple sahraoui.
Dans le même contexte, Il a évoqué l’allocution du Président de son pays lors du 57ème débat de l’Assemblée générale des Nation unies tenu dernièrement, ou il avait appelé à «la décolonisation rapide du Sahara Occidentale, réitérant son appel à l’ONU pour jouer un rôle important conformément à ses principes fondamentaux».
Par ailleurs des représentants des deux chambres du Parlement ont souligné la nécessité de poursuivre les efforts de l’ONU pour le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara Occidentale, ajoutant que «la poursuite du gel de la question constitue un risque sur la paix dans la région», mettant l’accent sur «la nécessité de s’attacher à l’unité nationale».
Plusieurs partis politiques algériens ont pris part à cette cérémonie, dont le Mouvement El-Binaa Al-Watani, le parti de l’Alliance nationale républicaine (ANR), le Front de l’Algérie nouvelle (FNA) et le Mouvement démocratique et social ainsi que d’autres représentants de la classe politique qui ont tous affirmé dans leurs interventions, leur engagement partisan et politique à soutenir la question sahraouie. Tous les groupes politiques sont unanimes sur la nécessité de son soutien qui constitue un engagement politique et historique et même constitutionnel et civilisationnel.
Les partis politiques qui ont participé sont unanimes sur la nécessité pour la communauté internationale de trouver une solution à cette question en accélérant l’application des décisions internationales en relation avec la question, ajoutant que l’impasse dans laquelle se trouve le dossier aura un impact négatif sur la région.
Au regard de l’importance de la question sahraouie dans l’établissement de la sécurité et de la stabilité dans la région, plusieurs partis politiques ont décidé de constituer un comité permanent dans leurs directions pour suivre le dossier et dynamiser le mécanisme de soutien à la question.
Des présidents et des représentants de partis ont souligné par ailleurs «la nécessité de dynamiser la diplomatie africaine et d’exercer la pression sur le Maroc afin qu’il respecte les résolutions et la charte de l’Union africaine». (SPS)