Le conflit au Sahara occidental s’est rallumé après des décennies de calme précaire. L’activiste Aminatou Haidar met en garde contre le désespoir des Sahraouis qui voient l’indépendance s’éloigner.
«Au moment où je vous parle, une voiture noire est stationnée devant chez moi. Voilà des semaines que la police marocaine me suit partout.» Au téléphone, Aminatou Haidar a la voix lasse d’une activiste qui a consacré les trente dernières années à défendre les siens. Les Sahraouis désespèrent d’obtenir leur indépendance du Maroc, qui contrôle les trois quarts du Sahara occidental. Ces deux dernières années, une dizaine de pays ont ouvert des consulats dans le territoire contesté, reconnaissant ainsi la souveraineté du Maroc.
Ensablé depuis bientôt trois décennies, le conflit entre le Maroc et la branche armée sahraouie, le Front Polisario, vient de se rallumer. Le 13 novembre dernier, l’armée marocaine a investi la zone tampon de Guerguerat entre le Sahara occidental et la Mauritanie. Les soldats ont chassé des manifestants sahraouis qui bloquaient le passage frontalier de cette route permettant au Maroc d’accéder aux pays d’Afrique de l’Ouest.
Depuis, les troupes marocaines ont entrepris de sécuriser cet axe stratégique. Elles visent à prolonger jusqu’à la frontière mauritanienne le mur de sable long de 2700 kilomètres qu’elles ont construit dans les années 1980 pour empêcher les incursions du Polisario en direction de l’océan. Le Maroc a justifié son opération par la présence de véhicules militaires du Polisario parmi les militants à la frontière avec la Mauritanie.
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Aminatou Haidar: «Au Sahara occidental, la guerre est vue comme la seule issue» https://t.co/xCRLirz4B2
— Le Temps (@LeTemps) November 24, 2020
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