Commentaire : Risque de guerre – Edito – El Watan

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Taille du texte normaleAgrandir la taille du texteL’ONU s’est toujours gardée de manifester un quelconque alarmisme. Elle dit souvent son inquiétude concernant des cas bien précis, mais au sujet du conflit du Sahara occidental, elle n’exclut pas une reprise de la guerre dans ce territoire. Personne n’en doutait, et le risque est devenu grand quand le Maroc en a expulsé la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) qui a aussi vocation d’observer le respect du cessez-le-feu en vigueur depuis le mois de septembre 1991.
Un coup de colère qu’absolument rien ne justifie ? Que non, puisque moins de six mois après cette décision qui lui a valu une réprobation internationale, le Maroc vient de bousculer ce qui tient lieu de statu quo avec un mouvement de troupes qui a suscité l’inquiétude du Conseil de sécurité des Nations unies et la réaction du Front Polisario. Un chiffre en est révélateur : «Les éléments de sécurité des deux parties ont maintenu leurs positions à environ 120 mètres des uns des autres», a rapporté le porte-parole des Nations unies dans une ultime mais néanmoins utile précision. Le risque de guerre y est aujourd’hui évident.
C’est encore une fois l’ONU qui le dit en déclarant que «la situation dans la zone d’Alguergarat, à l’intérieur de la bande tampon, reste tendue», et qu’elle a été aggravée par la persistance du Maroc à construire une route reliant cette zone au territoire mauritanien, sans avertir au préalable la Minurso, violant l’accord militaire n°1. C’est d’une extrême clarté et les responsabilités sont clairement définies, puisque c’est la puissance occupante qui est mise en cause.
Quant au Front Polisario, il s’en remet au Conseil de sécurité pour «éviter que la situation créée unilatéralement par le Maroc ne débouche sur un scénario de conflit ouvert aux conséquences imprévisibles», alors que l’ONU déclare appréhender «une reprise des hostilités» qui pourrait avoir «des implications régionales plus larges». Ce que le Maroc ne pourrait ignorer, et c’est pourquoi il en est qui considèrent que sa manœuvre actuelle vise à saper les efforts de l’ONU qui compte lancer une proposition formelle pour relancer les négociations sur le Sahara occidental occupé.
Quant à l’Union africaine, elle a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’accélérer les mesures nécessaires pour la mise en œuvre de la résolution 2285 (2016) du 29 avril 2016, concernant le retour de la composante administrative et politique de la Minurso dans ses pleines fonctions afin de lui permettre d’accomplir son mandat. Tout l’enjeu est là, et le Maroc s’est toujours employé à en bloquer le processus. La précédente opération était sa guerre avec le secrétaire général de l’ONU qui avait tout simplement rappelé les considérations des résolutions onusiennes. Vaines manœuvres, ne peut-on que constater. quant au risque de guerre, qui pourrait l’ignorer ?
Mohammed Larbi

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