DERNIÈRE HEURE | Conseil de sécurité de l’ONU : tensions, veto possible et projet de résolution en péril

DERNIÈRE HEURE | Conseil de sécurité de l’ONU : tensions, veto possible et projet de résolution en péril

À quelques heures du vote concernant le renouvellement du mandat de la MINURSO au Sahara occidental, l’incertitude règne au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. En effet, le projet de résolution présenté par les États-Unis — dans sa version dite « zéro » — n’intègre toujours aucune des modifications exigées par plusieurs États membres, notamment la Russie et la Chine, ce qui fragilise sérieusement la perspective d’un consensus lors de la séance prévue aujourd’hui.

D’après les informations publiées par ECSAHARAUI, les États-Unis ont soumis un texte unilatéral qui s’écarte de l’usage habituel de la concertation au Conseil et fait abstraction des amendements proposés par d’autres membres. La Russie et la Chine, en particulier, ont demandé des révisions substantielles afin que le projet respecte le droit international et réintègre le langage de la décolonisation et du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, tels que le prévoient la Charte des Nations unies et les résolutions pertinentes.

Washington, qui a déjà modifié son texte à deux reprises en l’espace de deux semaines, se heurte ainsi à une forte opposition diplomatique, non seulement sur le fond politique du document, mais aussi sur la méthode employée : rédaction unilatérale, pressions diplomatiques, et tentative manifeste de subordonner la légalité internationale à des calculs géostratégiques.

Front Polisario, Algérie et menace de veto

Le Front Polisario a été clair : il ne participera à aucun processus politique si le projet actuel est adopté en l’état. Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité — suivie de deux communiqués de presse —, le mouvement sahraoui a dénoncé toute tentative de légitimer, même indirectement, le plan d’autonomie marocain, qualifié de violation flagrante du droit international.

De son côté, l’Algérie, soutenue par la Russie et la Chine, a réaffirmé que le conflit du Sahara occidental ne peut être traité qu’en tant que processus de décolonisation, et que toute initiative contraire minerait la crédibilité des Nations unies et conduirait à l’impasse.

Silence tendu avant le vote

L’absence d’informations concrètes sur l’intention de vote des membres permanents — notamment la possibilité d’un veto de la Russie ou de la Chine — laisse craindre qu’aucun accord ne soit trouvé, fait rarissime pour ce type de résolution, qui est habituellement renouvelé chaque année sans controverse majeure.

Selon ECSAHARAUI, les ajustements d’ordre plus politique récemment introduits dans le projet ne suffisent pas à convaincre les partisans du strict respect du droit. La Russie a dénoncé publiquement le « monopole américain » sur la rédaction des résolutions et la volonté de vider le texte de sa substance juridique.

Si le projet était adopté en l’état — malgré les réserves exprimées —, son application serait non seulement inefficace, mais pourrait avoir des effets contraires à son objectif avoué : le Front Polisario ayant déjà affirmé qu’il ne participera à aucune initiative politique fondée sur un texte qui ignore le droit à l’autodétermination.

Dans les prochaines heures, tout pourrait basculer : soit le Conseil cède une fois de plus aux manœuvres diplomatiques du Maroc et de ses alliés, soit il choisit de respecter le cadre légal international. Une chose est certaine : le Sahara occidental reste l’un des révélateurs les plus flagrants d’une justice internationale à deux vitesses.

Origen: شكوك تحوم حول مسألة التوافق بين اعضاء مجلس الامن على مسودة القرار بشأن الصحراء الغربية وتوقع مفاجئات – ECSAHARAUI


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