Donald Trump assène une gifle au roi du Maroc et recule sur le chimérique plan d’autonomie – algerie patriotique

Par Kamel M. – Après plusieurs semaines d’intenses tractations diplomatiques secrètes, Washington a finalement opéré un spectaculaire revirement sur le dossier du Sahara Occidental. Donald Trump, fidèle à son tempérament impulsif, avait tenté d’imposer au Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution érigeant le plan d’autonomie marocain en unique base de négociation pour le règlement du conflit. Ce texte, ouvertement partial, visait à consacrer la position de Rabat comme seule voie «réaliste et durable». Mais la tentative du président américain s’est soldée par un cuisant revers.

Selon des sources diplomatiques concordantes, les pressions conjuguées de plusieurs capitales, notamment européennes et africaines, ont eu raison de la volonté de Trump d’imprimer sa marque sur un dossier déjà miné par des décennies d’impasse. Washington a compris, non sans amertume, que sa proposition était condamnée à l’échec avant même d’être soumise au vote du Conseil de sécurité. La Russie et la Chine, très attentives à chaque faux pas de l’administration américaine depuis le génocide de Gaza, encouragé par les Etats-Unis à coups de veto, s’apprêtaient à opposer le leur. Cette perspective d’humiliation diplomatique a fait reculer le narcissique invétéré Donald Trump, désireux de s’afficher en «faiseur de paix doué», selon ses propres termes.

Face à cette impasse, Washington a discrètement revu sa copie. Le nouveau texte, révélé par des sources proches du dossier, ne consacre plus le plan d’autonomie marocain comme la seule base de discussion, mais le mentionne simplement comme une «solution parmi d’autres» dans la recherche d’un règlement politique juste, durable et mutuellement acceptable. Autrement dit, le projet américain revient à entériner le statu quo. Rien de nouveau, donc, sous les nuages de Manhattan : le dossier sahraoui demeure enlisé dans la même rhétorique diplomatique, ponctuée de promesses d’ouverture sans lendemains.

Cette volte-face illustre les limites d’une diplomatie trumpienne guidée davantage par la recherche du coup d’éclat que par une véritable stratégie. En cherchant à imposer une lecture unilatérale du conflit, Washington s’est heurté à la réalité d’un Conseil de sécurité unanime à dénoncer l’hégémonisme américain et à la détermination de ses rivaux géopolitiques de ne pas lui offrir une victoire symbolique sur un plateau.

Les Nations unies, prisonnières de leur propre obsolescence, si bien que l’Algérie réclame avec force leur réforme profonde, se contentent de renouveler année après année le mandat de la Minurso, sans parvenir à relancer un véritable processus de paix.

Ainsi, malgré les gesticulations diplomatiques de Donald Trump et les illusions d’un règlement imminent, le Sahara Occidental demeure ce qu’il a toujours été : un conflit gelé, où les proclamations se succèdent sans que le moindre horizon politique ne se dessine réellement. Le revirement américain, s’il lui évite une humiliation, marque surtout le retour à une prudence feutrée qui, depuis Manhattan, continue d’entretenir le statu quo sous un ciel lourd d’incertitudes.

Ce changement de cap, dicté par le machiavélisme tout américain, résonne, en tout cas, comme une nouvelle gifle pour le régime de Rabat qui avait cru, dans un moment de rêverie éveillée, tenir le bout du fil.

K. M.