Le Sahara occidental est «l’arène appropriée» pour Biden de défendre les droits de l’Homme | Sahara Press Service

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Le Sahara occidental est «l’arène appropriée» pour Biden de défendre les droits de l’Homme | Sahara Press Service
 

Ohio (Etats-Unis), 21 fev 2021 (SPS) La décision de l’ex-président américain, Donald Trump, de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental constitue une «opportunité» pour l’administration de Joe Biden de manifester un réengagement en faveur d’une politique étrangère américaine fondée sur le respect des droits de l’Homme, selon une analyse qui souligne que le Sahara occidental représente une première arène appropriée pour défendre cet engagement.

D’après l’analyse publiée dans le site Theintlscholar, un réseau de professionnels en relations internationales basé dans l’Ohio, aux Etats-Unis, si la décision «inutile» de Trump de reconnaitre les revendications illégitimes du Maroc au Sahara occidental en échange de normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste, «a le potentiel d’aggraver les tensions dans une région (…) elle a néanmoins attiré l’attention internationale sur un conflit longtemps ignoré (celui du Sahara occidental)».

Mieux encore, ajoute l’analyste, la concession de Trump offre à l’administration de Joe Biden «une occasion importante de démontrer le programme des droits de l’homme de sa nouvelle administration au Moyen-Orient, qui envisage une rupture nette avec les quatre dernières années».

A ce propos justement, l’analyse souligne :»Bien que la position radicale de Trump sur le Sahara occidental ait rompu avec des décennies de politique américaine et sape le rôle de Washington en tant que défenseur des droits de l’homme dans le monde entier, elle a également mis en lumière un conflit oublié qui sévit en marge de la politique internationale depuis près d’un demi-siècle».

Pour Lucrezia Ducci, l’auteur de l’analyse, «si le président Biden s’est réellement engagé à promouvoir une politique étrangère centrée sur les droits de l’homme, le Sahara occidental représente une première arène appropriée pour défendre cet engagement».

 

L’idéal, d’après elle, est que «toute initiative ultérieure devrait viser à sauvegarder la sécurité de la région et à assurer la protection des droits sahraouis».

Cette dernière estime que «la sauvegarde effective des droits de l’homme dans la zone serait une réalisation majeure pour les sahraouis qui pourrait aller de pair avec la mise en place d’une sécurité qui, en même temps, serait avantageuse pour Rabat».

«Quelle que soit la voie empruntée par Washington, le fait que le Sahara occidental soit à nouveau au centre des conversations sur l’Afrique du Nord présente une fenêtre d’opportunité unique pour les Sahraouis. Il ne doit pas être perdu», a-t-elle insisté.

Le 10 décembre 2020, Trump a annoncé sa reconnaissance des revendications illégitimes du Maroc au Sahara occidental en échange de normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste. Pourtant, selon le réseau Theintlscholar, le troc de Trump «porte atteinte à la cause sahraouie pour l’indépendance et annule des décennies d’engagement américain à trouver une solution au conflit».

Néanmoins, la décision de Trump «donne à l’administration nouvellement créée l’occasion de promulguer des politiques qui améliorent efficacement la sécurité et la protection des droits de l’homme dans toute la région».

Dans l’analyse, l’on rappelle que les revendications territoriales du Maroc n’ont aucune force juridique, selon un avis de la Cour internationale de justice de 1975.

De fait, la nouvelle position américaine contraste non seulement avec celle affirmée par l’ONU qui a appelé à l’organisation d’un référendum d’autodétermination, mais «compromet également la crédibilité de Washington en tant que défenseur du principe d’autodétermination».

La position de l’ONU sur le Sahara occidental reste inchangée suite à la politique de volte-face du président Trump, tandis que la reconnaissance par les Etats-Unis du contrôle marocain du territoire est jugée «incompatible avec le droit international» par Jerry Matjila, ambassadeur de l’Afrique du Sud auprès de l’ONU.

James Baker III, ancien secrétaire d’Etat américain et ancien envoyé spécial pour le Sahara occidental, cité également par l’auteur, a averti que les implications de la décision du président Trump seraient de grande portée, prévoyant qu’elle risquerait «d’envoyer un message au reste du monde que la non- acquisition de territoire par la force et le droit à l’autodétermination sont des principes de choix pour les Etats-Unis «.

A cet effet, elle préconise que «toute autre initiative des Etats-Unis devrait au minimum viser à éviter de fomenter des troubles».

Dans cette analyse, l’auteur attire l’attention sur la poursuite sans relâche des violations des droits humains du peuple sahraoui par l’occupant marocain.

Enfin, Mme Lucrezia Ducci, a noté que «les Sahraouis n’ont jamais pu profiter des vastes ressources du territoire: minéraux précieux, phosphate, fer, sel et gisements de pétrole enfouis sous le sable sahraoui, ainsi que certains des stocks de poissons les plus productifs du monde au large des côtes du territoire».

«L’histoire de l’occupation marocaine au Sahara occidental est celle de l’appropriation des ressources, car la richesse du territoire a attisé les intérêts économiques dans le conflit», conclut l’analyste.(SPS°

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