Le Sahara Occidental a été défini de multiples façons dans les discours politiques et médiatiques : « différend territorial », « conflit oublié », « affrontement entre le Maroc et l’Algérie », « problème du Maghreb ». Tous ces termes, soigneusement diffusés, ont un point commun : ils occultent la vérité fondamentale selon laquelle le Sahara Occidental est un territoire non autonome en attente de décolonisation, selon les Nations Unies et le droit international.
Le langage n’est jamais neutre. Parler de « conflit régional » revient à accepter d’emblée le cadre narratif marocain, qui cherche à diluer la responsabilité internationale et à réduire une question de décolonisation à une rivalité géopolitique entre deux États. Face à cette manipulation, il est essentiel de rappeler avec force : le Sahara Occidental n’est ni un dossier bilatéral, ni un simple problème régional, mais un cas classique de colonialisme qui attend encore son dénouement, avec un peuple qui continue de revendiquer son droit légitime et imprescriptible à décider librement de son avenir.
Un territoire en attente de décolonisation
En 1963, l’Assemblée générale des Nations Unies a inscrit le Sahara Occidental — alors colonie espagnole — sur la liste des territoires non autonomes, en application directe de la résolution 1514 (XV) de 1960 sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux. Le principe était clair : le peuple sahraoui est sujet d’un droit à l’autodétermination reconnu et protégé par le droit international.
L’Espagne, en tant que puissance administrante, devait organiser un référendum d’autodétermination sous supervision onusienne. Mais ce processus fut interrompu en 1975 par l’invasion marocaine, déguisée sous le nom de « Marche verte » et consolidée par les accords de Madrid entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie. Ces accords étaient et restent juridiquement nuls : les Nations Unies ne les ont jamais reconnus, et en conséquence, l’Espagne demeure la puissance administrante de jure, bien que le Maroc occupe le territoire de facto.
L’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ), rendu le 16 octobre 1975, avait pourtant dissipé toute ambiguïté : il n’existait aucun lien de souveraineté territoriale entre le Maroc et le Sahara Occidental. La seule solution était l’application du principe d’autodétermination. Deux semaines plus tard, Rabat violait ce droit en lançant son invasion militaire.
Le leurre du « conflit régional »
Depuis, Rabat a investi des ressources colossales pour transformer une question de décolonisation en un supposé « conflit régional » entre le Maroc et l’Algérie. Cet habillage discursif poursuit trois objectifs :
- Délégitimer le véritable sujet du droit à l’autodétermination, à savoir le peuple sahraoui, en le réduisant à un pion d’intérêts extérieurs.
- Transformer la question en rivalité géopolitique, où l’équilibre des forces primerait sur le droit international.
- Détourner la responsabilité de l’Espagne et des Nations Unies, en désignant l’Algérie comme partie au conflit, alors que la réalité est limpide : le seul affrontement oppose le Maroc au Front Polisario, reconnu par l’ONU comme représentant légitime du peuple sahraoui.
Or, les faits sont têtus : le Sahara Occidental n’est pas un « territoire disputé », mais un territoire occupé illégalement.
Les Nations Unies : un mandat inachevé
L’ONU maintient le Sahara Occidental sur sa liste des territoires non autonomes et confirme que le principe directeur est l’autodétermination. La MINURSO (Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental) a été créée en 1991 précisément pour organiser ce référendum. Trente-quatre ans plus tard, il n’a toujours pas eu lieu, bloqué par les manœuvres du Maroc et la complicité de puissances au Conseil de sécurité.
Jamais l’ONU n’a reconnu une quelconque souveraineté marocaine sur le territoire. Toutes ses résolutions appellent à une solution respectant le droit du peuple sahraoui à décider de son avenir. Le soi-disant « plan d’autonomie » marocain ne bénéficie d’aucun aval onusien.
L’Union africaine : reconnaissance et fermeté
Au niveau continental, la position est claire. La République arabe sahraouie démocratique (RASD) est membre fondateur de l’Union africaine (UA) et participe à égalité de droits avec les autres États. Le Maroc, qui avait quitté l’Organisation de l’Unité africaine en 1984, a réintégré l’UA en 2017, mais en acceptant ses statuts, incluant l’admission pleine et entière de la RASD.
Il n’y a donc pas de « différend » en Afrique : il y a un État occupé et un occupant. L’UA a réaffirmé à maintes reprises que le Sahara Occidental reste un cas de décolonisation et que le Maroc doit respecter les frontières héritées de la colonisation. La récente participation sahraouie à la TICAD 9 au Japon (2025) illustre cette légitimité, alors que le Maroc accumule les revers diplomatiques.
La SADC : solidarité panafricaine
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) incarne la mémoire des luttes contre le colonialisme et l’apartheid. Lors de son 45ᵉ sommet à Antananarivo (2025), les chefs d’État ont réaffirmé leur soutien au droit du peuple sahraoui et ont demandé au Conseil de sécurité d’inclure la surveillance des droits humains dans le mandat de la MINURSO.
En avril 2025, la SADC a signé un mémorandum d’entente avec la RASD, renforçant ses liens politiques et diplomatiques. Ces pays, qui ont vaincu l’apartheid et les régimes coloniaux, se reconnaissent dans le combat du Front Polisario comme dans le prolongement de leurs propres luttes.
L’Union européenne et la légalité internationale
En Europe, la justice a tranché. Le Tribunal de justice de l’Union européenne (TJUE) a rendu des arrêts historiques. En septembre 2021, le Tribunal général a annulé les accords de pêche et d’agriculture UE–Maroc dans la mesure où ils s’appliquaient au Sahara Occidental. En juillet 2024, le TJUE a confirmé ces décisions, affirmant que :
- Le Sahara Occidental est un territoire « séparé et distinct » du Maroc.
- Le peuple sahraoui est le seul titulaire du droit à l’autodétermination.
- Le Front Polisario est son représentant légitime.
- Aucun accord ne peut s’appliquer au territoire sans son consentement.
En 2025, le Tribunal a rejeté la demande de la Commission européenne visant à rectifier certains passages, confirmant que la population colone implantée par le Maroc ne peut être assimilée au peuple sahraoui.
Ces arrêts constituent une gifle diplomatique et juridique au projet colonial marocain et à ses soutiens européens.
La lutte armée et la résistance civile
Depuis le 13 novembre 2020, à la suite de la rupture du cessez-le-feu par le Maroc à El Guerguerat, le Front Polisario a repris la lutte armée. Le long du mur militaire marocain, l’armée sahraouie mène un harcèlement constant. En parallèle, dans les territoires occupés, les militants sahraouis affrontent arrestations arbitraires, tortures et disparitions forcées.
La jeunesse sahraouie, dans les camps de réfugiés comme dans la diaspora, prend une place croissante dans cette résistance multiforme, garantissant la continuité du combat.
L’Espagne : une responsabilité inéluctable
L’Espagne, ancienne puissance coloniale, porte une responsabilité historique et juridique. Les accords de Madrid de 1975 sont nuls. L’ONU l’a rappelé : ils n’ont transféré ni souveraineté ni statut d’administrateur. L’Espagne reste, de jure, puissance administrante.
La décision du gouvernement espagnol en 2022 de s’aligner sur le « plan d’autonomie » marocain ne modifie pas cette réalité. Elle constitue au contraire une trahison historique de ses engagements envers le peuple sahraoui et un manquement grave au droit international.
Le droit à l’autodétermination n’est pas négociable
Face à toutes ces preuves, Rabat poursuit sa propagande, exhibant chaque communiqué creux comme une victoire. Mais la légalité internationale est sans appel : le Maroc est une puissance occupante sans titre juridique.
Le droit à l’autodétermination est un droit inaliénable, imprescriptible, garanti par la Charte des Nations Unies et les Pactes internationaux de 1966. Aucune formule d’« autonomie » sous souveraineté marocaine ne peut se substituer au référendum d’autodétermination.
Conclusion : une cause juste qui progresse
Le Sahara Occidental n’est pas un « conflit régional », mais un cas clair de décolonisation inachevée. C’est un peuple colonisé face à une puissance occupante, avec la loi, l’histoire et la légitimité de son côté.
Chaque tentative marocaine échoue face aux faits :
- L’ONU le classe toujours parmi les territoires à décoloniser.
- La CIJ a rejeté toute souveraineté marocaine.
- L’UA reconnaît la RASD comme État membre.
- La SADC réaffirme sa solidarité.
- Le TJUE a invalidé les accords incluant illégalement le territoire.
- Le peuple sahraoui résiste par les armes, dans les rues et devant les tribunaux.
L’avenir du Sahara Occidental ne sera pas écrit à Rabat ni à Paris, mais à New York, Addis-Abeba et Laâyoune. Le dénouement ne sera pas un « arrangement régional », mais la culmination d’un processus de décolonisation trop longtemps différé.
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