Al Guergarat, 29 oct 2020 (SPS) Les Sahraouis continuaient, jeudi, de manifester pacifiquement pour réclamer la fermeture de la brèche illégale dans le mur de la honte marocain dans la localité d’El Guerguerat, au moment où le Conseil de sécurité s’apprête à voter, vendredi, la résolution portant renouvellement du mandat de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).
Des dizaines de citoyens sahraouis, toutes franges confondues, organisent des manifestations depuis plusieurs jours devant la brèche illégale à El-Guerguerat, située à l’extrême sud-ouest du Sahara occidental, pour réclamer à la Minurso d’assumer sa responsabilité face aux violations du Maroc, exigeant sa fermeture immédiate.
Auparavant, les manifestants ont appelé à mettre un terme à la souffrance inacceptable du peuple sahraoui face au silence de l’ONU notamment dans les villes sahraouies occupées. Ils ont exigé de dévoiler le sort des disparus et la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines.
«Pour faire face à tous les trafics, et en particulier au trafic de drogue, les manifestants présents ici continueront de protester jusqu’à la fermeture définitive de la brèche illégale d’El Guerguerat», a déclaré le porte-parole du groupe de manifestants.
«Nous appelons l’ONU à assumer ses responsabilités sur le territoire et à faciliter la tenue d’un référendum au profit du peuple du Sahara occidental», a-t-il ajouté.
En ce sens, le responsable sahraoui a souligné que «l’ouverture de cette brèche dans le mur de la honte (mur militaire marocain qui divise le Sahara occidental) est illégale, mine l’accord de paix et viole le cessez-le-feu en vigueur depuis 1991».
Le porte-parole du groupe de manifestants a rappelé, mercredi, aux responsables de la Minurso que «le peuple sahraoui et la société civile de la République sahraouie se mobilisent pour faire face aux manœuvres et provocations marocaines», soulignant dans le même contexte que «les Sahraouis feront face à toute éventualité».
En effet, ces actions de protestation pacifiques interviennent au moment où le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprête à voter la résolution portant renouvellement du mandat de la Minurso. Le vote était prévu initialement mercredi et reporté à vendredi.
Le projet de résolution rédigé par les Etats-Unis, porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental, juge «inacceptable» la situation qui prévaut actuellement dans le territoire, selon la première mouture du projet, soulignant que «le facteur de progrès dans les négociations est crucial pour améliorer les conditions de vie du peuple du Sahara occidental».
Par conséquent, le projet de résolution renouvelle son appel à une reprise des négociations entre les parties au conflit (Front Polisario et Maroc) sous les auspices des Nations Unies «sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts consentis visant à parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable, qui prévoit l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».
Le Front Polisario a, à plusieurs reprises, dénoncé les intransigeantes du Maroc qui n’avait aucune intention de mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ou de lever les entraves aux efforts de la communauté internationale pour le règlement du conflit du Sahara occidental occupé depuis plus de 40 ans.
Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Sidi Mohamed Omar, a soutenu récemment que le Front Polisario n’attend rien de nouveau des prochaines consultations du Conseil de sécurité sur le renouvellement du mandat de la Minurso, dont le mandat actuel expirera le 31 octobre, expliquant que les consultations n’apporteront rien de nouveau par rapport à la session de l’année dernière au cours de laquelle le mandat de la mission de l’ONU a été renouvelé pour une nouvelle année.
Dans son nouveau rapport sur la situation au Sahara occidental, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a proposé de proroger le mandat de la Minurso au Sahara occidental d’une année, affirmant qu’une solution politique juste permettant l’autodétermination du peuple sahraoui était «possible».
«Je demeure convaincu qu’il est possible de trouver une solution à la question du Sahara occidental, malgré la suspension du processus politique depuis la démission de mon envoyé personnel, Horst Kohler, pour raisons de santé», avait dit le secrétaire général de l’ONU dans le même rapport.
Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France. (SPS)