La répression « brutale » des manifestants pacifiques, sortis dans plusieurs villes du Maroc réclamer de meilleurs services publics, est « l’expression visible d’un système politique fondé sur la violence », affirme la plateforme espagnole de solidarité avec le peuple sahraoui « N’oubliez pas le Sahara occidental », soulignant la nécessité de la relier à l’occupation du Sahara occidental.
« Ce qui s’est passé à Rabat, Casablanca ou Marrakech n’est ni un accident ni une exception : c’est l’expression visible d’un système politique fondé sur la violence, l’absence de libertés et la négation des droits fondamentaux », soutient cette ONG dans un article publié sous le titre » Dénoncer la répression au Maroc est nécessaire, la relier à l’occupation du Sahara occidental est indispensable ».
Selon cette organisation, « ce que la communauté internationale commence à découvrir aujourd’hui au Maroc – la violence policière contre ses propres citoyens – le peuple sahraoui le subit depuis près d’un demi-siècle ».
La différence, poursuit-elle, est qu’ « au Sahara occidental, cette répression s’accompagne d’un pillage systématique des ressources naturelles et de la construction d’un mur militaire de 2 700 kilomètres, l’un des plus longs et des plus minés au monde, qui divise des familles et transforme l’occupation en un véritable laboratoire d’apartheid et de contrôle militaire ».
Dans ce contexte, cette plateforme juge « nécessaire » de dénoncer la répression au Maroc, mais « la relier à l’occupation du Sahara occidental est indispensable pour comprendre le véritable visage du régime » marocain. « Un système qui ne peut se maintenir qu’à travers la violence, la censure et la complicité de ceux qui préfèrent détourner le regard pendant que se consolident des affaires bâties sur le sang et la liberté d’un peuple tout entier », ajoute-t-elle.
Elle explique, à ce titre, que l’image d’un pays « stable » et « partenaire stratégique » projetée par le Maroc à l’étranger n’est qu’une « façade » qui repose sur « des prisons, des tribunaux soumis et des forces de sécurité utilisées comme instrument de terreur contre la population ». Si beaucoup viennent de découvrir « la nature criminelle du régime marocain » après la brutale répression des récentes manifestations, l’ONG rappelle qu’une répression « pire encore » est exercée « pendant des décennies contre le peuple sahraoui dans les territoires occupés du Sahara occidental ».
« Depuis l’invasion de 1975, les forces d’occupation marocaines ont imposé un régime de violence systématique : des milliers de disparitions forcées, d’exécutions sommaires et de cas de tortures documentés même par l’ONU, arrestations arbitraires d’activistes pacifiques et procès-spectacles débouchant sur des peines disproportionnées », détaille cette organisation, citant quelques affaires emblématiques comme celle des prisonniers politiques de Gdeim Izik qui ne sont que « la face cachée de l’iceberg et d’un appareil répressif resté largement invisible aux yeux d’une grande partie de l’opinion publique internationale ».
Elle rappelle, à ce propos, que plusieurs organisations de défense des droits humains dont Amnesty International et Human Rights Watch, ainsi que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU et même le Parlement européen ont signalé dans différents rapports la répression marocaine contre les Sahraouis et contre toute voix dissidente à l’intérieur du Maroc.
Pourtant, « ces rapports sont ignorés par les gouvernements occidentaux qui, au lieu d’exiger des comptes, récompensent Rabat avec des accords commerciaux, des investissements et un statut de +partenaire privilégié+ pour l’Union européenne », déplore l’ONG.