Maroc : le Sahara-occidental, sujet tabou du palais

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Maroc : le Sahara-occidental, sujet tabou du palais

Le royaume du Maroc n’a cessé de placer la reconnaissance de sa suzeraineté sur le Sahara-occidental au cœur de sa stratégie. Pour « Marianne », Claude Mangin, activiste pro-Sahara indépendant, dont le mari Naama Asfari croupit dans les geôles marocaines depuis treize ans, raconte son expérience et ses propres conclusions quant aux méthodes du « Makhzen ».

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Depuis près d’un demi-siècle, l’une des plus vieilles guerres de décolonisation au monde oppose le royaume du Maroc aux indépendantistes de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) fondée par le Front Polisario. Une guerre favorisée par l’inanité de la communauté internationale incapable de faire respecter une feuille de route signée en 1976 sous l’égide de l’ONU, et qui devait, in fine, aboutir à la tenue d’un référendum d’autodétermination. Les années ont passé, la situation a pourri.

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Mais dans le cadre de ses relations internationales comme de sa politique intérieure, le royaume du Maroc n’a cessé de placer la reconnaissance de sa suzeraineté sur le Sahara-occidental au cœur de sa stratégie. Objectif : s’approprier les eaux parmi les plus poissonneuses au monde, des terres potentiellement cultivables, ou encore des sous-sols gorgés de phosphate et une région au développement touristique potentiel extraordinaire.

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Depuis quelques années, la stratégie d’influence du Maroc porte ses fruits : après la reconnaissance par les États-Unis de Donald Trump de la « marocanité » du Sahara-occidental, le royaume chérifien a cru amener derrière lui toute une série de pays occidentaux. Il y a un an, l’Espagne, ancien « tuteur » de la région, a suivi le mouvement, mais jusqu’à présent, aucun autre État européen n’a changé son fusil d’épaule. Il n’empêche, Rabat ne lésine pas sur les moyens pour attirer d’autres gros poissons dans ses filets.

À coups de carottes pour les uns – par le truchement d’une politique de soft power très affûtée – ou à coups de bâtons pour les autres. Notamment pour ceux qui en France ou ailleurs auraient l’heur de vouloir rappeler les engagements de la communauté internationales à l’endroit du Sahara-occidental. Pour ce faire, tous les moyens sont bons : menaces, emprisonnements, écoutes… Claude Mangin, activiste pro-Sahara indépendant, dont le mari Naâma Asfari croupit dans les geôles marocaines depuis treize ans, raconte son expérience et ses propres conclusions quant aux méthodes du Makhzen…

Maroc : le Sahara-occidental, sujet tabou du palais


Marruecos: Sáhara Occidental, tema tabú del palacio.

El Reino de Marruecos siempre ha situado el reconocimiento de su soberanía sobre el Sáhara Occidental en el centro de su estrategia. Para «Marianne», Claude Mangin, activista prosahariano independiente, cuyo marido Naama Asfari languidece en las cárceles marroquíes desde hace trece años, cuenta su experiencia y sus propias conclusiones sobre los métodos del «Makhzen».

Desde hace casi medio siglo, una de las guerras de descolonización más antiguas del mundo enfrenta al Reino de Marruecos contra los separatistas de la República Árabe Saharaui Democrática (RASD) fundada por el Frente Polisario. Una guerra favorecida por la inanidad de la comunidad internacional incapaz de hacer cumplir una hoja de ruta firmada en 1976 bajo los auspicios de la ONU, y que finalmente desembocaría en la celebración de un referéndum de autodeterminación. Pasaron los años, la situación se deterioró.

Pero en el marco de sus relaciones internacionales así como de su política interna, el Reino de Marruecos nunca ha dejado de situar el reconocimiento de su soberanía sobre el Sáhara Occidental en el centro de su estrategia. Objetivo: apropiarse de algunas de las aguas más ricas en peces del mundo, de tierras potencialmente cultivables o incluso de subsuelos fosfatados y de una región con un extraordinario potencial para el desarrollo turístico.

Desde hace varios años, la estrategia de influencia de Marruecos está dando sus frutos: tras el reconocimiento por parte de Estados Unidos de Donald Trump de la «marroquinidad» del Sáhara Occidental, el reino de Cherifian creyó traer tras de sí a toda una serie de países occidentales. Hace un año, España, el antiguo «guardián» de la región, hizo lo mismo, pero hasta ahora ningún otro estado europeo ha cambiado de tono. No obstante, Rabat no escatima en medios para atraer a sus redes a otros peces gordos.

Con zanahorias para unos -a través de una política de poder blando muy tajante- o con garrotes para otros. En particular para aquellos que en Francia o en otros lugares tengan la suerte de querer recordar los compromisos de la comunidad internacional con respecto al Sáhara Occidental. Para ello, todos los medios son buenos: amenazas, encarcelamiento, escuchas… Claude Mangin, activista prosahariano independiente, cuyo marido Naâma Asfari languidece en las cárceles marroquíes desde hace trece años, cuenta su experiencia y sus propias conclusiones sobre los métodos del Makhzen…