Mohamed Sidati, ministre sahraoui des Affaires étrangères – Horizons

Mohamed Sidati, ministre sahraoui des Affaires étrangères – Horizons

«La décision de la CJUE ouvre des perspectives pour notre combat libérateur»

Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Sidati, affirme que le Front Polisario œuvrera à faire respecter le verdict de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) invalidant l’accord commercial entre le Maroc et l’UE incluant les territoires occupés du Sahara occidental en forgeant des mécanismes de surveillance.

Mohamed Sidati a souligné, lors d’une conférence de presse tenue au centre des archives d’informations au camp de réfugiés sahraouis, Chahid El Hafed à Tindouf, que pour la prochaine démarche, il est important d’invoquer la question de la réparation des préjudices causés par le pillage des richesses sahraouies.

Les influences du Maroc réduites

À propos de la décision récente de la CJUE, le chef de la diplomatie sahraouie a indiqué que les Sahraouis doivent investir dans cette victoire juridique. Car, elle ouvre des perspectives pour leur combat libérateur. Il s’agit d’entamer une campagne de mobilisation à l’échelle européenne et internationale pour exiger la mise en application de ce verdict en élaborant des mécanismes de surveillance.

« Cet arrêt de la Cour de justice européenne a permis de réduire, tant sur le plan politique que juridique, les influences du Maroc et de ses amis. Et nous sommes appelés à revendiquer la mise en application de la décision  d’annulation des accords commerciaux pour ainsi  mettre fin à la spoliation et au pillage des richesses sahraouies», soutient-il.  Pour lui, il est nécessaire  de mettre en place les mécanismes plus solides et efficaces de surveillance.

« La signature d’accords entre le Maroc et l’UE n’est plus possible »

« Désormais, la signature d’accords entre le Maroc et l’UE n’est plus possible. Et si les pays membres de l’UE ne respectent pas les décisions de leur Justice, il ne reste plus de crédibilité à cette entité. La balle est dans le camp des pays impliqués », a martelé le ministre, ajoutant que la France et l’Espagne ont déjà revu leurs rapports en tenant en compte le verdict de la CJUE. Selon le chef de la diplomatie sahraouie, l’ennemi est aux abois après cette décision et veut, coûte que coûte, rattraper ses pertes en étant en quête de nouveaux partenaires en dehors de l’UE.

Aussi, Sidati  juge impératif  d’invoquer la question de la réparation des préjudices en cas de violation la décision de la Cour européenne. Ce qui implique, poursuit-il, la nécessité d’agir envers ceux qui ne le respectent pas.  «Aujourd’hui, nous avons obtenu la recevabilité des plaintes que pourrait déposer le Front Polisario auprès de la Cour européenne », clarifie t-il dans ce sens. Pour ce qui est des prochaines démarches, Sidati relève que « de la même manière dont on a fait preuve d’une grande persévérance et d’une grande patience en menant à bout ce processus judiciaire, on est décidé à poursuivre notre combat et à suivre minutieusement l’évolution des choses », complète-t-il.

« L’Organisation des Nations Unies ne doit pas dévier de sa mission »

L’autre victoire politique en faveur des Sahraouis, cite-t-il,  étant la résolution de la 4e commission de l’Assemblée générale de l’ONU chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, réaffirmant, une fois de plus, le statut du Sahara Occidental inscrit sur la liste des pays à  décoloniser. «La prochaine AG des Nations-unies se fondera sur la décision de la 4e commission», précise-t-il.

Dans ce sillage, il a souligné que la mission des Nations unies dans le dossier sahraoui consiste en l’application du principe de l’autodétermination dans le Sahara Occidental. Selon lui, l’Organisation des Nations Unies ne doit pas dévier de sa mission.

Poursuivre la résistance

Sidati estime, en ce sens, que le salut  pour le monde est de se fier à la seule légitimité  internationale pour ne pas glisser vers la loi de la jungle, tout en rappelant le contexte international actuel marqué par une menace sur la paix. Il relève que la question  sahraouie constitue un paradigme et doit être une référence en terme de respect de droit international.

« Il me semble que les Nations Unies est un mal nécessaire pour mettre en difficulté l’ennemi, malgré son incapacité. Car de l’autre côté, il y a cette volonté d’empêcher le droit international d’être appliqué», rappelle-t-il , soutenant que la solution réside dans le combat et la poursuite de la résistance.

De notre envoyée spéciale dans les camps de réfugiés sahraoui : A. Mehdid

Origen: Mohamed Sidati, ministre sahraoui des Affaires étrangères – Horizons