«Le peuple sahraoui se réserve le droit de poursuivre en justice ceux qui se permettent de piller ses richesses» MOHAMED SIDI OMAR REPRÉSENTANT DU FRONT POLISARIO À L’ONU – HORIZONS

«Le peuple sahraoui se réserve le droit de poursuivre en justice ceux qui se permettent de piller ses richesses» MOHAMED SIDI OMAR REPRÉSENTANT DU FRONT POLISARIO À L’ONU – HORIZONS

«Le peuple sahraoui se réserve le droit de poursuivre en justice ceux qui se permettent de piller ses richesses»

Mohamed Sidi Omar représentant du Front Polisario à l’ONU affirme que le peuple sahraoui se réserve le droit de poursuivre en justice ceux qui se permettent de piller ses richesses. 

Dans cet entretien, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU et coordonnateur avec la MINURSO, Mohamed Sidi Omar, salue les récents arrêts de la Cour européenne de justice, qui représentent. Selon lui, une grande victoire pour la cause sahraouie. Il souligne aussi que ce jugement est un article juridique dans la main du peuple sahraoui et que ce dernier pourra l’utiliser au moment opportun pour poursuivre en justice toutes les instances européennes, les entreprises et les sociétés qui poursuivront leur implication dans le pillage de ses richesses.

Entretien réalisé par Samira Chami

Le Front Polisario a salué les récents arrêts de la Cour européenne de justice. Quels sont les aspects économiques et politiques de ce jugement?

En fait, le Front Polisario a salué le verdict de la Cour européenne de justice parce qu’il représente une grande victoire pour le peuple sahraoui et sa cause juste. Aussi, le jugement de la CJUE confirme et consolide l’arsenal juridique qui encadre la cause sahraouie reposant essentiellement sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément aux principes du droit international, en premier lieu la Charte des Nations unies et sa doctrine relative à la décolonisation.

Ce verdict est, comme nous avons déjà dit, venu confirmer et consolider l’arsenal juridique international encadrant la cause sahraouie en sa qualité de question de décolonisation. Ainsi,  ce jugement est une grande victoire pour le peuple sahraoui qui aura, sans aucun doute, des portées politique, juridique et économique.

Quelles seront les prochaines démarches envisagées pour interdire le pillage des autres richesses sahraouies?

Comme nous le savons tous, il s’agit d’un jugement final de la plus haute instance juridique de l’Union européenne. Donc, c’est un texte contraignant pour tous les États membres de l’Organisation. Dorénavant, les pays de l’UE sont dans l’obligation de se conformer à ce jugement en particulier en ce qui concerne leurs accords, transactions et échanges, avec l’État d’occupation marocain, qui peuvent toucher les produits en provenance du territoire national sahraoui.

De ce fait, ce jugement est un article juridique dans la main du peuple sahraoui qu’il pourra utiliser au moment opportun pour poursuivre en justice toutes les instances européennes, les entreprises et les sociétés qui poursuivront leur implication dans le pillage des richesses du peuple sahraoui sans son consentement, comme le stipule le texte de la CJUE.

Ce verdict peut-il renforcer sa position au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU?

En fait, comme je l’ai déjà dit, ce verdict est venu consolider et confirmer l’arsenal juridique encadrant la cause sahraouie qui repose sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance conformément à la Charte des Nations unie, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité concernant la question sahraouie et réaffirmant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et soutenant de précédents jugements attestant que le Sahara occidental est un territoire séparé et distinct par rapport à l’État d’occupation marocain.

Tout ces principes sont consacrés dans la Charte des Nations unies et ses décisions, notamment la décision 2625 de l’Assemblée générale de l’ONU en 1970. L’argument juridique du verdict de la CJUE repose sur l’ensemble des décisions des instances onusiennes dont celle de la Cour internationale de justice (CPI) de 1975 qui a consacré le droit du peuple sahraoui à s’autodéterminer et a prouvé que ni l’État d’occupation marocain ou n’importe quel autre État n’ont la souveraineté sur le territoire du Sahara occidental. Ainsi, ce jugement sera, sans aucun doute, une valeur ajoutée qui consolide davantage cet arsenal juridique encadrant et protégeant la question sahraouie dans sa dimension juridique et politique au niveau des Nations unies et ses organismes associés.

Dernièrement, vous avez reçu l’Envoyé spécial du Secrétaire générale de l’ONU dans les camps des réfugiés. Quelle a été la position sahraouie exprimée lors de cette visite qui s’est déroulée en prévision de son prochain briefing avec le Conseil de sécurité?

L’Envoyé spécial du Secrétaire générale de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan De Mistura, a visité la partie sahraouie, le jeudi 3 du mois en cours. Il a rencontré des membres de la direction nationale et il a eu l’occasion de visiter les services de l’État sahraoui. Il a, ensuite, rencontré des élus locaux, régionaux et nationaux en plus des organisations de femmes et de jeunes. La visite a pris fin avec la rencontre officielle qui l’a réuni avec le président de la République sahraouie, Secrétaire générale du Front Polisario, Brahim Ghali. La position transmise par la partie sahraouie à l’Envoyé spécial du SG de l’ONU se résume dans les points suivants:

Premièrement, l’insistance sur la nature internationale de la question sahraouie en sa qualité de question de décolonisation inscrite dans l’agenda des Nations unies et ses organismes associés que ce soit au niveau de l’Assemblée générale ou bien de la 4e Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation et de l’application de l’octroi de l’indépendance des pays occupés. Cela est une forte affirmation sur la nature internationale de la question sahraouie et sur le cadre international dans lequel doit être la solution dans le sens où toute solution de cette question ne peut que respecter intégralement le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.

Deuxièmement, que la partie sahraouie est prête  à poursuivre son soutien aux efforts des Nations unies et l’Union africaine pour trouver une solution pacifique, juste et durable au conflit en cours entre deux États membres de l’Union africaine en l’occurrence la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et l’État d’occupation. Mais sur la base du respect total de la Charte constituante de l’Union africaine et des décisions des Nations unies et de l’Union africaine en rapport avec cette question.

Troisièmement, que le peuple sahraoui, au moment où il tend sa main pour une paix juste et durable pour contribuer à réinstaurer la paix et la stabilité dans notre région qui est l’Afrique du Nord, affirme au même moment s’accrocher sans relâche à ses droits à l’autodétermination et à l’indépendance et qu’il est prêt  à poursuivre sa lutte par tous les moyens légitimes, dont la lutte armée, pour atteindre ses objectifs inaliénables à la liberté, à l’indépendance et à instaurer sa souveraineté sur l’ensemble des territoires de la République sahraouie.

Quelles sont vos aspirations quant à la prochaine réunion du Conseil de sécurité?

En fait, le Conseil de sécurité tiendra une séance de consultations fermée le 16 du mois en cours, sous la présidence suisse, pour écouter deux présentations. La 1e par l’Envoyé spécial, Staffan De Mistura, sur le résultat de ses efforts  et ses contacts avec les deux parties au conflit. Puis une autre présentation par le représentant personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental et président de la MINURSO, mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental.

Ces consultations sont organisées dans le cadre de la présentation de la discussion prévue sur le rapport du Secrétaire général de l’ONU. Cette discussion tournera autour du projet de résolution que doivent présenter les États-Unis d’Amérique en tant que porte-plume au niveau du Conseil en ce qui concerne la Minurso.

Êtes vous optimistes concernant la prochaine résolution du Conseil?

Pour plusieurs considérations, nous ne nous attendons pas à un nouveau développement en ce qui concerne le texte de décision du Conseil de sécurité. Il est fort probable que les États Unis proposent une prolongation technique du mandat de la MINURSO pour une durée d’une année comme cela a été demandé par le Secrétaire général de l’ONU dans la première copie de son rapport présenté au Conseil de sécurité.

Cependant je voudrais insister que quelque soit le texte de résolution qui sera adopté par le Conseil de sécurité,  quels que soient les développements internationaux, les événements en cours  et les conflits à travers le monde, l’élément stable dans l’équation du conflit est le peuple sahraoui.

Ce peuple l’a dit en force et a fait transmettre son message au monde affirmant qu’il n’est pas un va-t-en-guerre mais un peuple qui veut la paix et, au même moment, il reste attaché, avec force, à ses droits et à les défendre par tous les moyens légitimes dont la lutte armée pour réaliser ses objectifs et aspirations nationales à la liberté et à l’indépendance et l’instauration de sa souveraineté sur l’ensemble du territoire de la RASD.

SC

Origen: MOHAMED SIDI OMAR REPRÉSENTANT DU FRONT POLISARIO À L’ONU