Par la Plateforme « No te olvides del Sáhara Occidental »
Une date qui dérange : cinq ans après la reprise de la lutte armée
Le 13 novembre 2020, lorsque le Maroc a violé le cessez-le-feu en attaquant des civils sahraouis à Guerguerat, la réalité du conflit est réapparue dans toute sa clarté. Ce jour-là, ce n’est pas le Front Polisario qui a “relancé” la guerre : c’est l’occupation marocaine qui a détruit une trêve déjà fragilisée par trente années d’obstruction. Cinq ans plus tard, le silence diplomatique ne parvient plus à masquer l’essentiel : le Sahara Occidental vit à nouveau une guerre que beaucoup préfèrent ignorer, mais que le peuple sahraoui assume avec dignité et détermination.
Une guerre que Rabat tente d’effacer
Depuis cinq ans, le Maroc s’emploie à étouffer l’information sur le conflit : blocage de la presse, utilisation de drones israéliens pour des frappes ciblées, multiplication des arrestations dans les villes occupées, et un effort constant pour imposer la fiction d’une stabilité inexistante. La communauté internationale, qui connaît pourtant le statut juridique du territoire, laisse Rabat activer ses réseaux pour façonner un récit où le mot “guerre” disparaît systématiquement.
Le résultat est un paradoxe cruel : une guerre bien réelle sur le terrain et un discours international qui continue à traiter la question sahraouie comme un simple “dossier diplomatique”.
L’ELPS aujourd’hui : professionnalisme, continuité historique et unité populaire
À l’occasion du cinquième anniversaire, la parade organisée dans les territoires libérés et inspectée par le Président de la République, Brahim Ghali, a montré une armée structurée, disciplinée et consciente de son rôle historique. L’Armée Populaire de Libération Sahraouie (ELPS) n’est pas une force improvisée : elle est l’héritière directe d’un demi-siècle de lutte pour l’indépendance, reconnue par l’ONU comme mouvement de libération nationale.
Son efficacité ne repose pas sur la puissance financière ou sur des alliances fluctuantes, mais sur un élément que le Maroc ne peut ni acheter ni neutraliser : l’adhésion totale du peuple. L’ELPS est l’expression organisée de la volonté sahraouie de vivre libre dans son propre pays.
Peuple et armée : un refus commun de la “pseudo-autonomie”
Les derniers mois ont révélé une vérité incompressible : la population sahraouie rejette massivement la soi-disant “autonomie marocaine”. Les manifestations réprimées dans les villes occupées, la mobilisation dans les camps de réfugiés et la détermination des jeunes générations à rejoindre la lutte confirment que le plan du Makhzen ne répond à aucune demande sahraouie : il cherche uniquement à légitimer l’occupation.
Face à cette tentative, l’unité entre le peuple et l’ELPS constitue la principale garantie que la cause nationale reste vivante et indestructible.
Une lutte inscrite dans le droit international
Les fondements juridiques sont clairs et constants :
- Le Sahara Occidental demeure un territoire non autonome, inscrit par l’ONU comme inachevé dans son processus de décolonisation.
- Le Maroc n’est pas la puissance administrante et ne possède aucun titre de souveraineté.
- Le Front Polisario est reconnu par l’ONU comme représentant légitime du peuple sahraoui.
- Les peuples soumis à une domination coloniale ont le droit de résister, y compris par les armes, selon les résolutions 2625 et 3314 de l’Assemblée générale des Nations unies.
Dans ce cadre, la lutte de l’ELPS s’inscrit dans la tradition des mouvements anticoloniaux du XXᵉ siècle, dont les victoires ont ouvert la voie à l’indépendance de dizaines de nations.
Défis actuels : technologie israélienne, fragilité de la MINURSO et manœuvres françaises
La guerre s’est transformée, notamment avec l’arrivée de drones de fabrication israélienne utilisés par le Maroc pour tenter d’imposer une asymétrie meurtrière. Parallèlement, les pressions exercées au Conseil de sécurité — principalement par la France — fragilisent la MINURSO, au point d’évoquer l’idée de réduire encore son mandat, voire de la remplacer par une mission dépolitisée, ce qui reviendrait à effacer le conflit du radar international.
Dans cette zone stratégique du Sahel, où transitent trafics et réseaux criminels, l’ELPS continue pourtant de jouer un rôle stabilisateur que peu de capitales européennes reconnaissent ouvertement.
La force comme langage que Rabat comprend
Le ministère sahraoui de la Défense l’a rappelé : aucune négociation sérieuse n’aura lieu tant que le Maroc se sentira à l’abri de toute pression. L’équilibre militaire, et non l’illusion d’un dialogue vide, constitue le véritable levier capable de contraindre Rabat à revenir au cadre international : un référendum libre et conforme aux engagements signés.
Le professionnalisme, la discipline et la préparation continue de l’ELPS ne sont pas seulement des impératifs militaires : ce sont des outils politiques indispensables pour empêcher la normalisation de l’occupation.
Conclusion : cinq ans de guerre, cinquante ans d’injustice
Cinq ans après la rupture du cessez-le-feu, le monde continue de détourner le regard. L’Espagne n’assume toujours pas sa responsabilité historique ; la France poursuit son rôle de protectrice du Makhzen ; l’Union européenne s’enferme dans la contradiction entre ses intérêts économiques et les arrêts de sa propre Cour de justice ; et l’ONU se contente de gérer un statu quo voué à l’échec.
Pourtant, un fait demeure indestructible : le peuple sahraoui n’a pas renoncé, et son armée non plus. Tant que la souveraineté ne sera pas restaurée, la lutte se poursuivra sur tous les fronts — politique, diplomatique, juridique et militaire.
Cinq années de guerre silencieuse rappellent une vérité fondamentale : le Sahara Occidental ne connaîtra la paix que lorsque son peuple exercera enfin son droit à l’autodétermination.
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