Sahara occidental : cinquante ans d’unité, de mémoire et de résistance

Sahara occidental : cinquante ans d’unité, de mémoire et de résistance

Le 12 octobre 1975, à Aïn Ben Tili, naissait l’Unité nationale sahraouie. Cinquante ans plus tard, le peuple sahraoui continue de résister face à l’occupation marocaine, à l’indifférence internationale et au silence médiatique. Entre mémoire, guerre et diplomatie, sa lutte revient au centre de la scène mondiale.


Cinquante ans d’unité face à l’occupation

Il y a un demi-siècle, à un moment historique de trahison et d’espérance, des milliers de Sahraouis se sont réunis à Aïn Ben Tili pour sceller leur unité nationale. Cette journée du 12 octobre 1975 a marqué le début d’un chemin irréversible : la rupture définitive avec le colonialisme espagnol et l’affirmation d’un peuple décidé à être libre.

Aujourd’hui, l’Unité nationale sahraouie est commémorée comme un symbole de dignité et de résistance. Dans les camps de réfugiés et les wilayas libérées, des milliers de personnes ont célébré le 50ᵉ anniversaire par des marches, défilés et hommages.
« L’unité est notre plus grande victoire ; sans elle, le Maroc aurait détruit notre identité », a rappelé le président Brahim Ghali à Smara, où l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) a montré ses forces lors d’un acte militaire mêlant mémoire et engagement.


La guerre continue : une résistance active

La guerre du Sahara se poursuit depuis que le Maroc a violé le cessez-le-feu en novembre 2020. L’ALPS mène presque chaque jour des attaques contre les positions marocaines à Mahbes, Smara, Guelta et Farsia, tandis que Rabat cache ses pertes et intensifie la répression dans les territoires occupés. Dans les prisons marocaines demeurent plus de quarante prisonniers politiques sahraouis, dont ceux du groupe de Gdeim Izik, condamnés à l’issue de procès dépourvus de garanties.

Loin d’être un conflit gelé, le Sahara occidental vit une guerre de basse intensité que le Maroc tente de dissimuler sous une propagande de modernité et de grands événements internationaux. Mais le front militaire reste vivant, soutenu par une génération née dans l’exil qui a hérité de la cause de ses aînés.


La voix sahraouie aux Nations Unies

À New York, la Quatrième Commission de décolonisation a de nouveau entendu la voix du peuple sahraoui. Cette année, des pétitionnaires espagnols, tels que les représentants du Conseil insulaire de Majorque et de l’Intergroupe Paix et Liberté pour le Peuple Sahraoui des Baléares, ont demandé devant l’ONU l’application du mandat référendaire d’autodétermination, en suspens depuis 1991. Ils ont également rappelé qu’en droit international, l’Espagne reste la puissance administrante du territoire.

Les délégations sahraouies et solidaires ont dénoncé le silence complice qui permet au Maroc de maintenir une occupation contraire aux résolutions des Nations Unies. Leur message fut sans équivoque : le Sahara occidental n’est pas un « territoire en litige », mais bien un territoire occupé.


Le compte à rebours pour la MINURSO

Le calendrier international marque une autre date cruciale. Le 30 octobre 2025, le Conseil de sécurité des Nations Unies votera le renouvellement du mandat de la MINURSO.
Selon Africa Intelligence, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni soutiennent un projet de résolution favorable au « plan d’autonomie » marocain, tandis que l’Algérie et le Front Polisario travaillent avec la Russie pour éviter un texte déséquilibré.

Avant le vote, les cinq membres permanents du Conseil mèneront des consultations à huis clos, au cours desquelles sera décidée la position finale de l’ONU : renouvellera-t-elle son engagement envers l’autodétermination ou choisira-t-elle une fois de plus de légitimer le statu quo de l’occupation ?


Un demi-siècle de lutte et d’espérance

Malgré les manœuvres diplomatiques, le peuple sahraoui n’a jamais renoncé à son droit.
Le Réseau argentin de communicateurs pour la décolonisation, le Comité latino-américain de solidarité, le Bloc nationaliste galicien et de nombreux collectifs à travers l’Europe ont réaffirmé leur soutien à la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

Cinquante ans après Aïn Ben Tili, le peuple sahraoui tient toujours debout. Sa cause a résisté aux guerres, à l’exil et aux trahisons. Des camps de Tindouf jusqu’aux tribunes de l’ONU, son message reste inchangé :

« Seul le peuple sahraoui décidera de son destin. »

L’anniversaire de l’Unité nationale n’est pas un exercice de nostalgie, mais le rappel d’un avenir encore en suspens.
Dans chaque jaïma dressée, dans chaque prisonnier qui résiste, dans chaque voix qui dénonce, bat le même esprit qui alluma la flamme de 1975 : celui d’une nation qui refuse de mourir en silence.

🕊️ Plateforme « N’oubliez pas le Sahara Occidental »
12 octobre 2025 — Pour la mémoire, la vérité et l’autodétermination du peuple sahraoui.


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