La cause sahraouie, boostée par l’élan de solidarité mondial généré par les massacre de masse à Gaza, continue d’engranger de précieux points aussi bien en France qu’un peu partout dans le monde.
Un sit-in a ainsi été organisé ce samedi à Pari, place du Trocadéro, à l’occasion de la commémoration de l’assassinat par les forces d’occupation marocaines du militant sahraoui pacifiste Brahim Saika. Armés de banderoles et d’affiches arborant le drapeau sahraoui et des portraits de prisonniers emblématiques de la cause, les manifestants ont condamné tous les crimes commis par l’occupant marocain et ont exigé la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques sahraouis.
La communauté sahraouie de France, forte d’un important soutien des militants de l’AARASD (association des amis de la RASD, république arabe sahraouie et démocratique, a réussi avec brio le pari de sa manifestation, comme les montrent les photos inédites qui nous sont parvenues depuis les lieus de l’évènement. Cette manif a été organisée en signe solidarité avec les prisonniers politique, militants du front Polisario, détenus pour certains dans les geôles marocains depuis plus d’une dizaine d’années, après des séances de tortures et des procès arbitraires.
Les plus emblématiques d’entre ces détenus sont ceux de Gdeim Izik, dont l’action pacifique avait ébranlé en profondeur le régime colonial de Mohamed VI, forçant ses soldats et ses policiers à recourir aux crimes sanguinaires les plus abjects qui soient, aux fins de démanteler un camp de protestataires sahraouis pacifique installé à la lisière de Laâyoune, capitale di Sahara Occidental.
Le sit-in de ce samedi intervient à un moment-charnière de la progression du processus onusien de décolonisation de ce territoire non-autonome via la tenue d’un référendum d’autodétermination. Staffan de Mistura, envoyé personnel du SG de l’INU pour le Sahara Occidental, à la suite de sa dernière tournée régionale, a buté sur le refus catégorique du Makhzen de se plier au droit international, en acceptant l’autodétermination du peuple sahraoui. L’ONU est ainsi placée face à ses responsabilités politiques, juridiques, historiques et morales. Cette manif parisienne intervient par ailleurs sur fond de reprise du conflit armé suite à la rupture unilatérale par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu de 1991, signé sous l’égide de l’ex-OUA et des Nations-Unies.
Il intervient également au moment où la France et l’Espagne expriment vertement leurs intentions d’investir dans les territoires occupés sahraouis, ce qui est contraire au droit international, et pourrait même coûter cher à Paris et Madrid lorsque la Cour Européenne de Justice aura rendu son verdict, final et exécutoire. Celui-ci est attendu dans les toutes prochaines semaines. Le dossier reste à suivre de très près…
Mehdi Ghayeb