THÈME DU JOUR | SAHARA OCCIDENTAL-ONU : UNE RÉSOLUTION QUI NE RÉSOUD RIEN… SINON LE MAINTIEN DE L’OCCUPATION

THÈME DU JOUR | SAHARA OCCIDENTAL-ONU : UNE RÉSOLUTION QUI NE RÉSOUD RIEN… SINON LE MAINTIEN DE L’OCCUPATION

L’adoption de la Résolution 2797 (2025) par le Conseil de sécurité, qui proroge le mandat de la MINURSO jusqu’en octobre 2026, a été présentée par certains acteurs internationaux comme une étape supplémentaire vers la « stabilité » et le « développement » au Sahara occidental. Pourtant, une lecture attentive démontre que cette résolution non seulement ne résout rien, mais qu’elle consolide un statu quo injuste et prolonge une occupation illégale qui dure depuis près d’un demi-siècle. Voici dix arguments essentiels pour comprendre pourquoi cette résolution n’est, une fois de plus, qu’une imposition sans justice ni respect pour le droit international.

  1. Elle évite le cœur du conflit : le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Bien que le texte mentionne ce droit, il ne fixe aucun mécanisme concret pour sa mise en œuvre effective, ni aucun calendrier pour un référendum. Il s’agit d’une déclaration creuse qui reporte indéfiniment l’exercice de ce droit inaliénable. Pire encore, elle ignore les revendications claires du peuple sahraoui pour choisir librement son avenir politique.
  2. Elle ne propose aucune mesure réelle pour mettre fin aux hostilités. La guerre a repris le 13 novembre 2020 après la rupture du cessez-le-feu par le Maroc à Guerguerat. La résolution ne reconnaît pas pleinement ce fait et ne propose aucun plan pour désamorcer le conflit militaire. Elle ne demande même pas le respect des accords passés ni le retrait des forces de l’occupation du long mur militaire marocain.
  3. Elle soutient la narration marocaine en évitant de condamner l’occupation. Le texte ne désigne pas le Sahara occidental comme un territoire occupé ni le Maroc comme puissance occupante, malgré les résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU et l’avis de la CIJ de 1975. Ce silence sert uniquement ceux qui violent le droit international et cherchent à légitimer l’occupation.
  4. Elle ne réforme en rien la structure de la MINURSO. La mission reste la seule opération onusienne au monde dépourvue de mandat en matière de droits humains. Il n’existe ni surveillance, ni protection, ni mécanismes pour dénoncer les violations dans les territoires occupés. Cette absence de mandat protège de facto les exactions commises contre des civils sahraouis.
  5. Elle ignore le pillage systématique des ressources naturelles du territoire. Elle ne traite pas des activités illégales menées par le Maroc et des entreprises étrangères dans l’exploitation des phosphates, de la pêche, des énergies renouvelables ou de l’agriculture au Sahara occidental, en violation des arrêts de la Cour de justice de l’UE. En taisant ce pillage, la résolution normalise une forme moderne de colonialisme économique.
  6. Elle confère un traitement préférentiel au “plan d’autonomie marocain”. Bien que la formulation finale atténue l’idée de solution « unique », la résolution continue de présenter l’autonomie sous souveraineté marocaine comme une option « sérieuse et crédible ». Le texte sert ainsi à légitimer une proposition rejetée par le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui reconnu par l’ONU.
  7. Elle ne progresse pas vers l’équité entre les parties. Le Front Polisario est traité comme une simple « partie », tandis que le Maroc apparaît comme un acteur bénéficiant de privilèges implicites. La résolution n’exige pas que l’occupant négocie de bonne foi ni qu’il renonce à ses tentatives d’imposition unilatérale. Cet équilibre faussé empêche toute solution juste et durable.
  8. Elle renouvelle un mandat sans aucune révision critique. Malgré des décennies d’échec, aucune évaluation du rôle de la MINURSO n’est demandée. La mission se normalise comme outil de gestion du conflit, et non comme instrument de résolution. Cette inertie institutionnalise l’occupation et banalise l’absence de solution politique.
  9. Elle évite toute pression réelle sur les acteurs externes. Le texte ne mentionne pas l’impact destructeur des initiatives unilatérales comme la reconnaissance par les États-Unis de la prétendue souveraineté marocaine en 2020. Il passe aussi sous silence la complicité de certains États européens ou du Conseil de l’UE dans la signature d’accords illégaux qui exploitent les ressources d’un territoire non autonome.
  10. Elle reconduit une formule diplomatique inefficace, sans proposition concrète. Le texte appelle à davantage de rapports, de réunions et de « bonne volonté », comme si 50 années de promesses non tenues n’avaient aucune conséquence. Cette répétition bureaucratique ne conduit qu’à l’impuissance et à la frustration croissante d’un peuple toujours privé de ses droits fondamentaux.

Conclusion

Loin de résoudre le conflit, cette résolution enterre encore une fois le droit sahraoui sous un langage diplomatique creux. L’ONU se contente de reconduire une mission dépourvue de moyens ou d’objectifs de transformation. Comme l’a réaffirmé le Front Polisario, le peuple sahraoui continuera à défendre par tous les moyens légitimes son droit inaliénable à la liberté et à l’indépendance tant que la communauté internationale persistera à fermer les yeux.

Plateforme “N’oubliez pas le Sahara occidental”


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