Le 2 septembre dernier, The Jerusalem Post a publié un article d’opinion signé par Rafael Castro intitulé “Western Sahara: The future homeland for Gaza’s dispossessed?” (lien vers l’original), dans lequel est avancée l’idée aberrante de transférer la population de Gaza vers le Sahara Occidental occupé, présenté comme un “territoire vide” et sous contrôle marocain. Cette proposition, enrobée de rhétorique humanitaire et développementaliste, n’est rien d’autre qu’un plan colonial visant à légitimer l’annexion illégale du Maroc et à effacer les droits fondamentaux de deux peuples : le palestinien et le sahraoui.
L’article soutient que la réinstallation des Gazaouis renforcerait la présence démographique marocaine au Sahara, affaiblirait le Front Polisario et donnerait du prestige international au régime de Rabat. En réalité, il s’agit d’un projet conçu pour consolider l’occupation et le pillage, et non pour apporter une solution juste ni à la Palestine ni au Sahara Occidental. Cette vision occulte délibérément que le Sahara est un territoire non autonome inscrit à l’agenda de décolonisation des Nations unies et que son peuple, le peuple sahraoui, subit depuis un demi-siècle l’occupation militaire, la répression et l’exploitation de ses ressources.
L’auteur va jusqu’à présenter cette opération comme une opportunité pour Israël d’exporter son savoir-faire agricole et énergétique au Sahara, consolidant ainsi un axe Tel-Aviv–Rabat qui ferait de la colonisation de la Palestine et de l’occupation du Sahara deux volets d’un même projet géopolitique. Derrière le vernis de “coopération” et de “développement” se cache une stratégie de domination régionale qui sacrifie les droits des peuples au profit d’intérêts coloniaux et militaires.
Ce type de discours est inacceptable et dangereux. Transformer le Sahara en “territoire de réinstallation” revient à reproduire la même logique coloniale qui a dépouillé le peuple palestinien de sa terre en 1948. Loin d’apporter la paix, cela ouvrirait un nouveau front d’injustice et de violation du droit international. Ni les Palestiniens n’ont besoin d’une nouvelle expulsion, ni les Sahraouis ne peuvent accepter que leur terre soit offerte comme monnaie d’échange. La seule voie légitime est de respecter le droit au retour du peuple palestinien et de garantir le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui.
Depuis le mouvement de solidarité avec la Palestine et le Sahara Occidental, nous dénonçons ces manœuvres idéologiques et médiatiques visant à normaliser l’inacceptable. Le peuple sahraoui n’est pas disposé à disparaître de sa terre, ni le peuple palestinien à renoncer à son droit historique au retour. Face aux tentatives d’imposer des “solutions” coloniales, nous réaffirmons que la paix ne peut se construire que sur le respect du droit international et la volonté des peuples.