BIR LEHLOU (Territoires sahraouis libérés), 31 JAN 2020 (SPS)- Le président de la République Arabe Sahraouie Démocratique, SG du Front POLISARIO ,M.Brahim Ghali, a soutenu que le peuple sahraoui a perdu confiance dans les Nations unies parce qu'»elles n’ont pas fait preuve de suffisamment de fermeté face à l’intransigeance de l’occupant marocain», affirmant que les Sahraouis utiliseront tous les moyens légitimes pour parvenir à l’autodétermination.
Dans une interview accordée au Quotidien italien «Il Manifesto», le Président sahraoui , Secrétaire général du Front Polisario a déclaré que «les jeunes ont perdu patience et ne sont pas seuls … Tous les Sahraouis se sentent victimes d’un mensonge».
«Nous avons perdu confiance dans les Nations Unies parce qu’elles n’ont pas fait preuve de suffisamment de fermeté face à l’intransigeance du Maroc, perdant ainsi en crédibilité envers notre peuple qui avait fait confiance à l’ONU», a-t-il souligné.
Le peuple sahraoui dirigé par son seul représentant légitime, le Front Polisario, a ajouté M. Ghali, «utilisera tous les moyens légitimes pour atteindre ses objectifs. Sans exclure la lutte armée, comme un droit universellement reconnu pour les peuples qui se défendent d’une force coloniale d’occupation».
Le président sahraoui a pointé du doigt le Conseil de sécurité qui «doit assumer ses responsabilités, imposer le mandat de Minurso, une mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental et, par conséquent, éviter un éventuel conflit qui déstabilise l’ensemble de la région».
M.Brahim Ghali qui a été réélu à son poste à l’issue du 15e congrès du Front qui s’est tenu du 19 au 25 décembre à Tifariti, dans les territoires libérés du Sahara occidental, avec la participation de plus de 2500 délégués, a rappelé que «le Front Polisario est un mouvement de libération nationale. Au cours de ces années, il a toujours maintenu son esprit révolutionnaire, nous avons connu de nombreuses transformations au niveau politique et social».
«Nous avons aujourd’hui un peuple moderne, ouvert et tolérant qui respecte les valeurs de démocratie, de liberté et d’égalité et dans lequel les femmes jouent un rôle décisif et essentiel, tant dans la lutte que dans la vie quotidienne», s’est réjoui M. Ghali, tout en insistant qu'»au cours des 46 années de sa fondation, le Polisario a changé et s’est adapté à son époque. Ce qui n’a pas changé et ne changera jamais, c’est notre attachement au droit légitime à l’autodétermination et à l’indépendance de notre peuple».
Abordant la résolution du Conseil de sécurité d’octobre dernier et l’impasse diplomatique après la démission de l’Emissaire, Horst Kohler en mai 2019, le Président Ghali a indiqué que «le jugement est totalement négatif: c’était une occasion manquée pour le Conseil de sécurité, car il n’a pas exercé la pression nécessaire pour faire respecter la légalité internationale».
«Le pire, c’est qu’il y a eu une tentative claire d’abandonner le cadre juridique du conflit sahraoui-marocain, avec une recherche de solutions ambiguës et différentes de celles établies dans les accords de paix. Cette tendance, menée principalement par la France, nous a forcés de prendre la décision de revoir notre participation au processus de paix», a-t-il relevé.
Et d’ajouter: «La raison d’être du Front Polisario est de permettre au peuple sahraoui, comme à tous les peuples colonisés, de décider librement et de choisir son propre destin, y compris le droit de vivre dans un Etat libre et souverain. Le référendum vise à garantir une expression libre, démocratique et transparente».
Cette option, explique le président sahraoui, «est incluse dans le plan Minurso de 1991, la seule acceptée, signée et approuvée par les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, et par le Conseil de sécurité. Ce qui manque, c’est la ferme volonté de ces derniers d’imposer l’application de cet accord. C’est une responsabilité de la communauté internationale».
Le Secrétaire général du Front Polisario a réaffirmé encore que le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, ne participera plus à aucun processus ne respectant pas les piliers de la solution.(SPS).